Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL Porto, lui, y croit Avant-match

Deuxièmes du groupe à égalité de points avec Leipzig, les Portugais doivent impérative­ment battre l’ASM pour se hisser en huitièmes de finale

- MATHIEU FAURE À PORTO

Cristiano Ronaldo a beau ne jamais avoir joué à Porto il est partout. Que ce soit à l’aéroport Francisco Sa-Carneiro où dans les vitrines de vieille ville. Mais en s’enfonçant un peu plus dans le coeur de la ville, pas loin de la Cais da Ribeira où le fleuve Rio Dourou coupe la ville en deux, on commence à voir poindre des maillots du FC Porto. Là, l’importante communauté maghrébine vibre pour le club local et notamment sa star, l’Algérien Yacine Brahimi. « C’est un magicien » , balance Tarek, un commerçant de Praça da Ribeira, non loin du pont Dom Luis qui surplombe la ville de 240 000 habitants. A Porto, l’importante diaspora d’Afrique du Nord a été bercée par les exploits de Rabah Madjer dans les années 80, mais aussi du Marocain Tarik Sektioui dans les années 2000. Un flambeau repris, depuis, par Brahimi. Pourtant, depuis quatre ans, le double vainqueur de la Ligue des champions (1987 et 2004) traverse une crise de résultats comme le président historique Jorge Pinto da Costa n’en a jamais connu.  titres

depuis ... aucun depuis 

Depuis 1982 et son arrivée à la présidence, le club a gagné 56 titres dont 7 internatio­naux. Autant dire que pour un club qui n’a plus rien gagné depuis 2013, ce match de Ligue des champions tombe à pic. Surtout une saison où le rival du Benfica Lisbonne piétine en C1 (dernier de son groupe et éliminé). Alors autour du stade Dragao es.

qui a remplacé en 2003 le mythique das Antas on attend impatiemme­nt l’AS Monaco. « Ici, on parle beaucoup du ‘‘chama do Dragao’’, le feu du dragon, avance Jaime, un membre du Colectivo, le principal groupe ultra du FCP. Le symbole du club est un dragon, historique­ment, on dit qu’il est là pour nous protéger mais aussi dévaster nos adversaire­s par le feu. Avec le temps, cela s’est ancré dans la mémoire collective et le dragon est devenu notre emblème, cela correspond à notre esprit de conquête. C’est métaphoriq­ue mais quand le stade est plein, il est souvent difficile de venir joueur ici… ». D’ailleurs, la devise du club va également en ce sens ‘‘Cidade invicta’’, qui veut dire « la ville invaincue ». Car, il faut comprendre que Porto vit dans l’ombre de Lisbonne, le rival de toujours et cultive sa différence. Dans la capitale, deux clubs jouent la Ligue des champions : Benfica et le Sporting. Au pays, un adage compare même les deux cités : « Pendant que Lisbonne se fait belle, Coimbra étudie, Braga prie et Porto travaille ». C’est ça, Porto travaille à sa manière. Sergio Conceicao, ancien joueur du FCP, est arrivé cet été sur le banc avec une idée simple : aucune star, mais un collectif rodé et puissant qui avait broyé l’ASM au Louis-II au match aller (3-0). Joao Moutinho, ancien du FC Porto, devra sans doute prévenir ses coéquipier­s monégasque­s, même si le match n’a aucun enjeu, il y en aura pour les Portugais. Et le stade Dragao pourrait vite devenir une fournaise…

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(Photos AFP/EPA) Sergio Conceiçao, l’ex-coach de Nantes, entend bien se qualifier en
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