« Il faut pouvoir rendre les armes nucléaires illégales » Et aussi…
Jean-Marie Collin, directeur France de la campagne antinucléaire ICAN, lauréate 2017 du prix Nobel de la paix, explique pourquoi il est urgent d’interdire les armes nucléaires
C’est aujourd’hui, à Oslo, qu’est remis le prix Nobel de la Paix à l’organisation internationale ICAN – Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires. Parmi les récipiendaires, Jean-Marie Collin, directeur France de l’ICAN, qui était la semaine dernière à Nice l’invité d’honneur de la 3e Journée des Nobel organisé à l’initiative de l’ambassade de Suède.
La génèse d’ICAN ?
C’est un groupe de médecins australiens qui en est à l’origine : ils se sont dit qu’il fallait parler des armes nucléaires autrement, sortir de l’idée politique, se rappeler que derrière le bunker, il y a une arme atomique dont l’emploi aurait des conséquences catastrophiques sur le plan humanitaire et environnemental. Depuis, nous alertons sur ces conséquences dramatiques
Que répondez-vous à ceux qui affirment que l’arme nucléaire permet d’équilibrer la terreur ?
La terreur, même en équilibre, ça reste dangereux… Nous nous opposons à cette pensée selon laquelle, si nous sommes en paix depuis ans, c’est grâce à la bombe atomique.
Votre leitmotiv, c’est le danger des armes nucléaires. N’est-ce pas une évidence ?
Le problème de l’arme nucléaire, c’est qu’elle a des conséquences dans le temps et sur plusieurs générations. C’est ça la réalité. Les Américains l’ont compris très vite. Au lendemain des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, ils ont envoyé des médecins soldats, non pas pour aider les populations japonaises, mais bien pour étudier les réactions sur la santé qu’avait produites l’usage de l’arme nucléaire. Des expériences volontaires ont été prolongées en Russie pendant l’Union Soviétique mais aussi en France. C’est ainsi que le avril la France a réalisé un essai nucléaire et envoyé sciemment des troupes pour voir quelle était la réaction du matériel et des hommes juste après l’explosion au plus près du « Ground Zero ». On se souvient de Mme Darlene KejuJohnson, directrice du planning familial des îles Marshall où ont eu lieu d’importants essais nucléaires américains, raconter comment elle a aidé des jeunes femmes à accoucher de bébés que l’on a appelés des « bébés Le sandwich préféré des étudiants européens est menacé selon plusieurs médias. En cause ? La présence d’additifs phosphatés dans la viande de kebab. Le verdict est attendu lors de la prochaine session plénière du Parlement, à partir de demain. Pas sûr néanmoins que le destin du kebab ne soit scellé de sitôt. Car si le « grec » était interdit, ce serait près de emplois menacés en Europe. « On ne veut pas supprimer les kebabs, s’est défendue quant à elle dans le quotidien l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, mais on veut que les kebabs respectent la méduses » (des bébés avec de sévères malformations et mort-nés pour la plupart, Ndlr). C’est horrible et c’est la réalité des armes nucléaires et de leurs conséquences.
L’emploi des armes nucléaires a aussi des conséquences sur l’environnement…
L’impact environnemental est visible. Il suffit de regarder sur Google Earth. Dans le Pacifique, on sait que les atolls posent des problèmes de sécurité. Des failles dans les massifs coralliens posent problème : on craint qu’un jour ils ne s’effondrent et relâchent dans l’océan des minéraux et des matériaux radioactifs qui viendraient contaminer cette partie du monde.
En juillet , ICAN a réussi à faire adopter à l’ONU un traité pour interdire les armes nucléaires. Ce qui lui a valu le Nobel de la paix . Comment êtes-vous
santé des consommateurs. » La France est le deuxième plus gros consommateur de kebab dans le monde : millions de sandwiches sont engloutis chaque année, selon l’agence de marketing Gira Conseil, citée par Ouest-France. La réélection de Jean Todt à la présidence de la Fédération internationale de l’automobile a entraîné une série de nominations à des postes au sein des commissions. L’ancien Premier ministre et candidat à l’élection présidentielle de , François Fillon, passionné d’automobile et de sports mécaniques, a été nommé à la tête de la commission “constructeurs” de la FIA.
parvenu à ce traité ?
Les négociations ont commencé en mars et se sont terminées en juillet dernier. Au cours de ces semaines, ICAN a travaillé directement avec des parlementaires et diplomates des différents États pour les aider dans la compréhension de cette problématique. Expliquer que la réalité des armes nucléaires, c’est qu’elles peuvent poser un problème de sécurité pour tous les États, y compris ceux qui ne participent pas au conflit. Jusqu’à présent, les neuf puissances nucléaires menaient la danse. Aujourd’hui, c’est le même processus que pour le tabac ; ce sont les non-fumeurs qui ont décidé de créer une règle pour limiter l’accès des fumeurs aux lieux publics. De la même façon, ceux qui n’ont pas la bombe ont décidé d’agir et de faire passer non pas en force mais lors d’un processus de vote (le juillet ), un traité d’interdiction des armes nucléaires, TIAN. Je rappelle que les puissances nucléaires ont décidé de rester à l’écart. Elles ont même décidé d’organiser une conférence de presse le jour de l’ouverture pour protester contre l’idée que des États se réunissent pour interdire les armes nucléaires. Ce traité a ainsi été adopté par voix pour. Il vient pour la première fois, tout comme c’est déjà le cas pour les armes biologiques, chimiques, les mines antipersonnel, les armes à sous-munitions, interdire définitivement une catégorie d’armes qui ont pour conséquence de viser des populations. L’article précise ainsi que les États s’engagent à ne jamais mettre au point, mettre à l’essai, produire, fabriquer ou acquérir, posséder, stocker, transférer, accepter ou autoriser l’installation ou le déploiement d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires. On rend les armes nucléaires illégales. Et on stigmatise les États qui détiennent ce type d’armes.
La suite?
Nous sommes dans le processus de ratification. Le traité sera en vigueur lorsque États l’auront ratifié. Le chemin est certes encore long mais si nous ne faisons rien, cela signifie que nous abandonnons les générations futures.