Nice-Matin (Cannes)

Portrait Il est libre Max !

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De cette Coupe Korac qu’il est allé glaner avec Nancy (2002), à la découverte de la N2 masculine cette saison au Cannet, où il a atterri après avoir mis fin à sa carrière profession­nelle : itinéraire d’un joueur gâté par les Dieux du basket…

Apaisé ! Tel un gladiateur qui, dans l’arène, aurait remporté tous ses combats et à qui l’on offre la liberté en récompense. Après près de 20 ans passés à sillonner tous les parquets de ProA et ProB (sans oublier son escapade chypriote), il avait besoin de tourner la page. Même si, ditil, « le sport, c’est toute ma vie. Je ne me voyais pas faire autre chose ». Mais la lassitude et ce besoin de s’affranchir de toutes les contrainte­s liées au haut niveau ont conduit Maxime Zianveni à dire stop. Son corps commençait aussi à le lui réclamer. A 37 ans, il a donc mis un terme à une carrière profession­nelle d’une longévité rare, au cours de laquelle il aura épinglé à son palmarès une Coupe Korac (avec Nancy), sûrement son « plus grand souvenir ». Oui, il est libre Max. Et entend bien le rester. En étant maître de ses choix. Et en donnant du sens à sa vie. Parce qu’aujourd’hui, sa priorité, ce sont ses trois filles, qui vivent sur la Côte avec leur maman dont il est séparé. Ce besoin de leur offrir du temps, c’est la raison essentiell­e de sa venue au Cannet où, en N2, il continue de déployer sa longue carcasse sous les paniers. Sans pour autant que cela soit si simple tous les samedis. Car, pour l’instant, on ne peut pas vraiment dire qu’Air Max (son surnom) goûte au repos du guerrier. « Peut-être en a-t-on trop attendu de moi… ».

Le basket, presqu’un hasard

Né à Nancy, et fou furieux de voyages (« Un regret, probableme­nt, c’est ne pas avoir sillonné plus de championna­ts étrangers, pour découvrir d’autres cultures. Mais il aura fallu pour cela, sûrement, que je quitte Nancy plus tôt… »), ce solide gaillard d’1,98 m sous la toise, au visage émacié et au regard parfois transpercé d’une étrange lueur de mélancolie, aurait pu, sans le concours du hasard, se forger un tout autre parcours de vie. Le sport, c’était une évidence. Pas le basket ! « Quand j’étais enfant, on habitait à la campagne, à Flavigny/Moselle. Dès qu’il commençait à faire beau, j’étais toujours dehors avec les potes et on n’arrêtait pas : c’était sport, sport, sport. On touchait à tout, mais personnell­ement, j’ai surtout fait du foot, dès l’âge de 5 ans. » Et balle au pied, il se révèle même plutôt doué. Au point d’envisager en faire son métier, puisque chez les jeunes, il évolue déjà au niveau national… Cette période, ce sont aussi les années de l’insoucianc­e pour le petit dernier d’une fratrie de trois enfants, évidemment choyé par une maman sage-femme, au point, concède-t-il « d’en être devenu un peu capricieux ». Jusqu’à ce que, là encore, le destin vienne toquer à sa porte. « Les JO de Barcelone, avec la Dream team, ont donné un gros coup d’éclairage à la discipline. Et ça a changé beaucoup de choses. Pas tant pour moi d’ailleurs, que pour mon frère et mon cousin, qui ont choisi à cette époque de faire du basket. Et c’est devenu une passion, que j’ai d’ailleurs vite partagée. On a demandé à la mairie de nous installer des paniers et on ne s’est plus arrêté de jouer… »

Tout est allé très vite…

A 15 ans, le voilà donc embarqué dans une sacrée aventure, même si, évidemment, il l’en ignorait encore l’issue. « Tout est allé très vite. C’est même fou quand j’y repense. Au départ, le pari était un peu risqué, parce que moi, ce que je voulais, c’était être sportif de haut niveau et faire une carrière pro, mais pour le coup, je partais de zéro. Alors je me suis donné à fond, en mettant mes études de côté et en ne me concentran­t que sur le basket. Ça a fonctionné. Il faut dire que, physiqueme­nt, partout où je suis passé, j’étais largement au-dessus du lot. » Dès lors, tout s’enchaîne à la vitesse grand V. Après à peine deux saisons à Vandoeuvre, où il acquiert les rudiments, le voilà repéré par les responsabl­es du pôle espoirs de Nancy, à la faveur d’un heureux concours de circonstan­ces. Moins d’une saison plus tard, il s’entraîne avec les pros du club lorrain. Fulgurante ascension, même si, techniquem­ent, il lui a fallu mettre les bouchées doubles pour combler un légitime retard. « C’est sûr que si j’avais débuté plus jeune, j’aurais sûrement évolué à un autre poste qu’ailier fort. Maintenant, je ne crache pas dans la soupe. J’ai eu une belle carrière, vécu de grosses émotions, et noué de vraies amitiés dans ce milieu… »

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(Photo P.H.)

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