CYCLISME Blain, changement de cap
A 36 ans et après 9 saisons professionnelles, le Peillonnais Alexandre Blain a décidé de quitter le monde du cyclisme pour se lancer dans une nouvelle carrière de triathlète pro
Après neuf saisons professionnelles, dont six passées outre-Manche, Alexandre Blain quitte l’univers cycliste, mais pas le professionnalisme. En 2018, le Peillonnais sera ainsi triathlète pro. « Je tourne facilement la page. J’ai senti que c’était le moment de changer de voie. J’avais encore une proposition pour prolonger d’un an en Angleterre, mais pas à la hauteur de mes attentes, par rapport aux sacrifices familiaux que ça nécessite. J’ai donc décidé de relever un nouveau challenge en intégrant la team pro (composée de 6 triathlètes) montée par Hervé Banti à l’AS Monaco ». A 36 ans, ce solide rouleur, spécialiste des classiques, referme donc le livre d’une carrière qu’il décrit luimême comme « atypique ». « Je venais du VTT, ensuite je suis passé d’Aix-en-Provence à Cofidis qui était en World Tour à l’époque. Et au final, j’ai davantage couru et été connu en Angleterre qu’en France. Je suis content d’avoir vécu l’âge d’or du cyclisme anglais, lorsque les courses et les équipes se multipliaient ». A l’heure de faire son bilan de coursier, où il aura notamment remporté le Tour de Normandie (2011), plusieurs Tour Series ou le British Elite circuit series (l’équivalent de la Coupe de France en Angleterre), le “Frenchman” - son surnom au Royaume-Uni - retient autant les courses que les expériences. «Jemesuis vraiment éclaté en Angleterre. Aujourd’hui, grâce au vélo, je parle l’anglais et l’espagnol ». Son seul regret sportif est de« ne pas avoir disputé un grand Tour ».
L’objectif : les championnats du monde à Nice en
Désormais, le vélo ne représentera plus qu’un tiers de son temps. Mais pour « garder mes qualités de cycliste », celui qui a porté les couleurs de Cofidis, Endura, Raleigh, Marseille KTM et Madison Genesis, toujours licencié à Hyères, continuera de disputer des courses sous le maillot de l’Entente azuréenne en DN2 (qui réunit les clubs du Sprinter club de Nice, du Vélo sport hyérois et de Saint-Tropez). « Je ferai le capitaine de route et j’irai disputer les manches de Coupe de France s’ils ont besoin ». Mais la priorité de l’Azuréen sera de prendre ses marques rapidement dans sa nouvelle discipline pour grimper progressivement dans la hiérarchie mondiale. Avec un objectif bien précis dans un peu moins de deux ans. « Disputer les championnats du monde Ironman 70.3 à Nice en septembre 2019. C’est un gros challenge, difficile à relever, mais j’ai vraiment envie de le faire ».
« A heures, à la piscine »
Pour y parvenir, ce jeune papa n’a pas hésité à avancer l’aiguille de son réveil pour enchaîner les longueurs de piscine. « J’ai rejoint le club de la Semeuse à Nice. Je suis dans les lignes d’eau de Jean-Bouin dès 7 heures. Je sais que c’est mon gros point faible, qu’il faut que je travaille et gomme rapidement. Et au niveau global, j’ai augmenté mes heures d’entraînement, mais je fais moins d’intensité ». Alexandre Blain n’est pas le premier venu non plus dans sa nouvelle discipline. En septembre dernier, il remportait la course Open du triathlon de Nice. « J’ai déjà eu des résultats sans m’entraîner spécifiquement. Alors j’espère en avoir de meilleurs en me préparant pour. Mais je sais qu’au début je vais prendre des claques. Ma première course sera à Dubaï en février, j’y irai surtout pour apprendre, comprendre et prendre de l’expérience ». Cet amoureux du Gym a tracé un plan de carrière de 3 ans. Le but est d’intégrer les 50 premiers mondiaux en juillet 2019, synonyme de participation au Mondial à la maison. « Les points compteront à partir de juillet 2018, donc ça va venir très vite. Il va falloir que je sois performant rapidement. Mais maintenant que le projet est lancé je vais me donner à fond dedans ».