Nice-Matin (Cannes)

Le plus fantastiqu­e des galas

- Le billet de Philippe Bouvard

On hésite entre le « jamais-vu ! » et « l’inimaginab­le ! ». Toutes génération­s confondues même s’il y avait sans doute un peu plus d’anciens jeunes. Un million de groupies réunies pour le dernier voyage d’un artiste qui sut fédérer les Français durant septennats et quinquenna­ts avec des paroles simples et des rythmes qui n’étaient point besoin d’être musicien pour avoir envie de partager. En fait, davantage que des obsèques nationales. Une cérémonie universell­e mélangeant à une infinie tristesse l’entrain du rock et la gravité des départs sans retour. Le plus fantastiqu­e des galas de Johnny, bien que, pour une fois et en dépit d’innombrabl­es rappels, il ne soit pas venu saluer son cher public. On pensait – toutes proportion­s gardées – au trajet du père Hugo de l’Arc de Triomphe au Panthéon et, parce que la cérémonie religieuse se situait à la Madeleine, à l’enterremen­t de Thierry Le Luron en  qui mobilisa autour de l’imitateur la quasi-totalité des ministres qu’il avait ridiculisé­s. Cette fois, il y avait de surcroît le chef de l’État dont on avait annoncé à l’origine qu’il prendrait la parole à l’intérieur du monument. Finalement, il s’exprima – laïcité oblige – sur le perron de cette église parisienne qui n’a pas de clocher mais une longue histoire. Johnny est reparti ensuite vers son île préférée dans le cercueil blanc qui est celui des chérubins et des enfants de la balle.

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