Nice-Matin (Cannes)

Le billet de Philippe Bouvard Avec beaucoup de maladresse­s

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Il est aussi immodeste de se croire responsabl­e de la totalité des dérèglemen­ts climatique­s que prétentieu­x d’affirmer qu’il suffit d’organiser des déjeuners à l’Elysée pour réparer les dégâts. Car ce n’est pas une impression de toute puissance que donne l’homme lorsqu’il affronte une nature déchaînée avec pour principale protection un parapluie et des bottes. Reconnaiss­ons que nous ne sommes pas plus à l’abri des coups de foudre près des arbres qu’à proximité des âmes-soeurs, que la montée des océans n’élève pas d’un centimètre le pont des bateaux par rapport aux quais des ports et qu’en période de canicule il y a davantage de marchands de climatiseu­rs à se frotter les mains que d’aides-soignants à se les essuyer après avoir mouillé les fronts. Pour l’heure, le seul résultat de la croisade menée par la France aura été de constituer un joli carnet d’adresses de chefs d’Etat sur le bureau d’Emmanuel Macron. Au prix, il est vrai, de la multiplica­tion des nuages de kérosène puisque les grands coeurs qui souhaitent réduire le CO rallient Paris en avion plutôt qu’à vélo. C’est dire si la priorité des priorités est moins l’abandon des énergies fossiles et nucléaires que d’obtenir des terriens le renoncemen­t à leurs incessante­s bougeottes. Si chacun demeurait dans son village, la pollution diminuerai­t beaucoup plus qu’en allant respirer à l’autre bout du monde un air

autant vicié que chez soi.

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