Nice-Matin (Cannes)

Breil-sur-Roya La chapelle Saint-Pierre-d’Alcantra Sospel La chapelle Saint-Joseph

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Pour découvrir la chapelle dédiée à saint Pierre d’Alcantra, il faut le mériter. Direction Vintimille, rejoindre Breil sur

‘‘ Roya, prendre la direction de Sospelempr­unter une minuscule route sinueuse et se lancer sur une piste caillouteu­se sur plusieurs kilomètres. Au milieu d’un paysage de campagne rude, cette minuscule chapelle domine la vallée de la Roya et semble observer de loin le village de Breil en contrebas. Dans cette immense bâtisse du XVIIIe siècle construite sur trois niveaux, mise à sa dispositio­n en échange de travaux de rénovation et d’entretien, Françoise Cotta, avocate pénaliste de renom, à une heure de sa Nice natale, a choisi de prendre encore plus de hauteur. Face au massif de la Cougoule,la petite chapelle a une allure un peu mexicaine. Avec son toit en ardoise et son petit clocheton, elle a gardé un caractère sacré, revisité avec la sensibilit­é de Françoise : la partie droite de l’autel est consacrée à la religion catholique, les autres religions se partagent la partie gauche, tandis qu’un vieux livre consacré à Lénine contrebala­nce la Bible posée sur un coffre en bois. Résistante et engagée comme son père (ancien maire de Nice à la Libération), Françoise accueillai­t l’année dernière à pareille époque plusieurs dizaines de migrants qui tentaient de rejoindre la France : « C’est incroyable, après ce qu’ils ont traversé comme épreuves, ils continuent à croire en Dieu : avant chaque départ ils vont prier. Ce sont les plus attachés à la chapelle. » Entourée de Ludovic, Ivoirien, et de Chamberlai­n, Camerounai­s, Françoise Cotta continue à poursuivre les traditions qui ne sont pas les siennes : « Je vais le soir dans la chapelle éclairée par quelques bougies, en recherche d’un endroit isolé habité par les esprits. » A quelques kilomètres sur les hauteurs du village de Sospel, dans le quartier de Berrins, la chapelle SaintJosep­h

‘‘ érigée en 1786 au milieu d’un pré semble toute fière de surplomber la vallée. C’est en 1903,que les arrière-grandspare­nts de Mme Patricia Pavia-Orengo, simples agriculteu­rs, rachètent au décès du sénateur Borriglion­e cette propriété qu’ils payèrent en six années. La toiture a été réparée en 1981 et la chapelle restaurée en 2009 et une toile sur châssis représenta­nt le mariage de Joseph et Marie a repris sa place au-dessus de l’autel. Patricia pour l’occasion a même fait fondre une cloche et fait faire une croix en fer qui ornent désormais la façade : « C’est ma patte », nous dit-elle. Avec discrétion, Patricia évoque son mariage et le baptême de son fils dans les murs de la petite chapelle. Elle préfère mettre l’accent sur la tradition initiée par ses grands-parents et qu’elle perpétue toujours : la célébratio­n de la Saint-Joseph au mois de mars, une messe célébrée dans le pré qui jouxte la chapelle et où la population se retrouve. « J’y suis attachée sentimenta­lement : je viens méditer de temps en temps alliant dans les prières, catholicis­me et bouddhisme. »

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