La chapelle Saint-Pierre
Sur la route Napoléon qui nous conduit de Grasse à Saint-Vallier-de-Thiey ,la villa « La Jeannette » offre une vue exceptionnelle sur la vieille-ville de Grasse avec sa plaine enfumée et à l’horizon Cannes et les îles de Lérins. C’est dans cet endroit incroyable, entre ciel et mer, que Pierre-André Morterol et son épouse, posent leurs antiquités (ils étaient brocanteurs ambulants) en 2010 pour racheter ce mas provençal dont personne ne voulait. Une maison construite sur des grottes de berger avec une chapelle sur les restanques partageant une histoire exceptionnelle. Une propriété qui a appartenu à un Grassois, rachetée en 1900 par des aristocrates anglais (qui la conserveront jusqu’en 1956), occupée par un journaliste russe Yvan Bounine (prix Nobel de littérature en 1933) qui avec sa femme, sa muse et l’amie de sa muse devaient passer deux jours dans la propriété mais ils y resteront cinq années ! Plus tard, la propriété sera rachetée par une Française qui à son décès la léguera pour moitié à sa dame de compagnie et l’autre moitié à son jardinier. Un petit escalier en pierres nous conduit sur la restanque supérieure du domaine où la chapelle fut érigée en 1927 par des anabaptistes anglais : une entrée composée de deux colonnes surmontée d’un oculus, s’ouvre sur la nef qui a conservé son autel, un rétable en bois doré. A l’époque, tous les matins à 7 heures, les moines dominicains venaient célébrer la messe dans cette chapelle dédiée à saint Pierre. Pierre-André Morterol est fasciné par la chapelle : « Quel endroit incroyable : ce genre de vestige garde les gens en forme et je ne suis que le gardien de l’endroit. »