Plus de manifestants en soutien aux migrants
Menton Dans le cadre de la Journée internationale des migrants, des associations avaient appelé à se rassembler à la frontière. Appel entendu, ils étaient nombreux à défiler dans le calme
Et pierre par pierre, et mur par mur, nous détruirons, les centres de rétention ! » Chantant, clamant des slogans, plus de 500 manifestants ont défilé hier sur le bord de mer de Menton, jusqu’à la frontière italienne. Ils répondaient à l’appel de très nombreuses organisations et associations, dont Roya Citoyenne, l’Association pour la démocratie à Nice (ADN), la CGT ou Habitat et citoyenneté. En cette journée internationale des migrants, ils entendaient réclamer l’ouverture des frontières et dénonçaient pêle-mêle «la multiplication des mesures d’enfermement et d’expulsion, les milliers de migrants à la rue, y compris des enfants et des jeunes isolés, le harcèlement policier et la chasse aux sanspapiers ».
Des réactions aux propos du préfet
« Y’en a marre », hurlaient les mégaphones de ce cortège hétéroclite parti de la gare SNCF de Garavan. Des anonymes de tous âges, des associations militantes, des partis politiques, tous rassemblés à l’endroit où des milliers de migrants sont interpellés chaque année. Près de 50 000 pour 2017. Un très imposant dispositif policier encadrait la manifestation. Dans le cortège, la lecture du Nice-Matin du jour a provoqué nombre de réactions. Le préfet Georges-François Leclerc y assurait que les mineurs étrangers étaient traités humainement et dans le respect des procédures. De quoi faire bondir Mireille Damiano, avocate inlassablement engagée aux côtés des migrants. Elle s’est emparée du micro avant que la manif ne s’ébranle. «Ce préfet comme son prédécesseur est pour le moins autiste ! Voilà des mois que l’on évoque des pratiques qui sont prouvées, documentées par des observateurs, des journalistes, et qui ont d’ailleurs été dénoncées au défenseur des droits. » L’avocate entend d’ailleurs déposer très rapidement un référé liberté pour l’un des mineurs refoulés dans des conditions qu’elle juge « indignes». Une journée importante, a estimé Henri Busquet, président de la section niçoise de la Ligue des droits de l’homme, qui avait, lui aussi, fait le déplacement. «Ilya une dérive. Malgré ce que dit le préfet, les procédures de l’Etat de droit ne sont pas respectées.» Avis partagé par Teresa Maffeis, présidente de l’Association pour la démocratie à Nice (ADN). Pour elle, l’une des priorités «c’est que les gens puissent demander l’asile dans les pays où ils veulent aller. Il faut leur laisser le choix».
« Ça me donne envie de pleurer »
La manifestation s’est déroulée dans le calme, à l’exception de trois provocateurs d’extrême droite, dont l’un n’a pas hésité à exécuter un salut nazi. Ils brandissaient une pancarte indiquant : «Fermons vite nos frontières, stop à l’immigration de submersion, de remplacement». Il s’en est fallu de peu qu’ils ne soient pris à partie par la foule, mais les organisateurs ont vite réussi à faire comprendre aux manifestants qu’ils ne devaient pas céder aux provocations. Vers 18 heures, le cortège s’est disloqué dans le calme, après des prises de paroles au poste frontière de SaintLudovic, dont celle de Philippe