La course est enfin lancée
Troisième victoire de suite : comme l’an dernier, Monaco commence à affoler les compteurs. Lyon et l’OM sont prévenus... mais le Paris-SG aussi. En 2018, l’ASM sera dans le coup
Quatre buts à Dijon, Lille et Saint-Etienne, six dans le buffet de l’OM et de Guingamp au Louis-II... Sans le rythme stratosphérique du Paris-SG, l’AS Monaco ferait un championnat de haute volée avec un temps de passage pratiquement calqué sur celui de l’an dernier. Avec 38 points en 18 journées, l’ASM n’a qu’une longueur de retard sur le millésime 2017 à même époque. Évidemment, il y a des circonstances qui incitent encore à la prudence. Comme par exemple, le fait de s’être rendu à Lille et Saint-Etienne quand les deux clubs explosaient (respectivement 18e et 15e au classement) ou d’avoir fessé Marseille en fin de mercato. Sans oublier que l’équipe qui s’est amusée dans le Forez n’a pas existé contre le PSG il y a moins de trois semaines. Dans une saison, il y a des moments où il faut savoir faire le dos rond et d’autres où la chance sonne à votre porte. A Geoffroy-Guichard, le match a très vite tourné dans le bon sens pour les champions de France. En prime, ils y ont mis la manière, ce qui était leur marotte l’an dernier. Quand on zieute de plus près la démonstration de Saint-Etienne notamment dans la composition du onze de départ (1), on se demande ce qui pourrait empêcher cette équipe de terminer sur la deuxième place du podium. Minimum. Sans compter qu’il manquait encore Youri Tielemans et Stevan Jovetic, deux titulaires en puissance.
Le -- de retour
Après avoir longtemps oscillé entre le 4-4-2 et le 4-2-3-1 pour une question d’équilibre, on a le sentiment que Jardim a enfin tranché en faveur de la première option, et ce pour plusieurs raisons : 1. Le système a fait ses preuves l’an dernier. 2. Falcao a besoin d’être épaulé pour briller. 3. Les paires commencent à se créer, et elles favorisent les automatismes (Sidibé-Rony, Baldé-Falcao, Fabinho-Moutinho, etc.). Autre élément qui doit permettre à l’ASM d’envisager les prochaines semaines avec une certaine sérénité : le calendrier. À l’inverse du trio Paris-Lyon-Marseille, Monaco n’aura plus de Coupe d’Europe en 2018, de quoi garder les joueurs au frais et s’éviter des voyages interminables aux quatre coins de l’Europe. Naturellement, une campagne européenne permet de maintenir la dynamique de victoires, l’aventure monégasque de l’an dernier en est la preuve parfaite mais l’ASM ne peut plus revenir en arrière. L’Europe se fera sans elle. C’est d’ailleurs la raison qui pousse les dirigeants monégasques à envisager de réduire l’effectif en janvier prochain. « J’ai besoin de garder un groupe sous pression, donc avoir 18 joueurs de champ et 2-3 jeunes, c’est parfait », analyse Leonardo Jardim. Actuellement, le Portugais a 23 joueurs de champ sous la main, sans compter les jeunes Serrano, Nguinda et Sylla. C’est beaucoup trop. Ainsi, Diakhaby, Meïté, N’Doram, Boschilia ou Kongolo pourraient aller chercher du temps de jeu ailleurs lors du mercato d’hiver. Car l’un des axes forts du projet de l’ASM est de faire progresser les jeunes. Et pour franchir des paliers, il faut jouer régulièrement. Rony Lopes a passé deux saisons à Lille pour se familiariser avec la Ligue 1 avant de revenir sur le Rocher par exemple. Et cette saison, il s’installe doucement dans le onze de départ de l’ASM.
Le PSG dans un coin de la tête ?
2018 en ligne de mire mais avec quel objectif ? En l’emportant à Saint-Etienne, d’aucuns se sont demandé si le club de la Principauté pouvait garder son titre. « Concurrencer le PSG ? On fait abstraction du classement même si on le garde dans un coin de notre tête, on fait notre petit bonhomme de chemin et on verra bien », a simplement avancé Lemar. C’était avant la démonstration parisienne à Rennes (4-1) puisque la bande à Neymar pointe ce matin à neuf longueurs devant, avec une différence de buts stratosphérique (+41 contre + 26). En attendant, Monaco peut se concentrer sur son « autre championnat » dans lequel l’OM et l’OL visent la même chose : la place de dauphin du PSG. Ce soir, Monaco aura repris des points sur au moins l’un de ses deux adversaires directs. Donc, quoi qu’il arrive, c’est une bonne affaire.