Nice-Matin (Cannes)

NATATION Bonnet reine du  m

- FRANCIS MAGGIANI R.L. AVEC AFP

En quête de points, le VSJB n’a pas laissé passer l’occasion de se donner de l’air au classement en repoussant au loin un adversaire direct au maintien. Dès l’entame, les Azuréens donnaient le ton et Casta s’interposai­t dans les pieds de Tahtouh qui venait de surprendre la défense. Giannone réagissait, sa frappe flottante frôlant le montant de Blois, un peu court sur le coup. Passée cette alerte, Villefranc­he reprenait la direction des opérations, sous la pression de Mouloungui et Gignoli notamment, et mettait en difficulté la défense insulaire sans toutefois parvenir à conclure. Dès le retour des vestiaires, les Azuréens appuyaient encore un peu plus leurs offensives. Et sur un centre de Mouloungui, Gignoli trouvait la faille (0-1, 50’). Encouragés, les visiteurs continuaie­nt à maintenir les Insulaires sous pression et cinq minutes plus tard, Hennion glissait à Gignoli dans l’axe qui trouvait la lucarne et s’offrait un doublé (0-2, 55’). Le match était joué. Le VSJB gérait ensuite parfaiteme­nt son double avantage en assurant ses arrières.

Pour Charlotte Bonnet, il y aura sûrement un avant et un après Copenhague. Depuis son arrivée au plus haut niveau en 2012, la nageuse de l’ONN tournait autour de ce premier grand titre individuel. Déjà médaillée à trois reprises au niveau européen en petit bassin (bronze sur le 100m en 2012, argent sur le 200m en 2012 et 2013), et une fois en grand bassin (bronze sur le 200 m en 2016), il ne manquait que le métal le plus précieux à l’élève de Fabrice Pellerin. Depuis hier soir, c’est chose faite. L’Azuréenne de 22 ans est allée chercher ce titre avec la manière. Elle a mis une claque à son record personnel (1’52’’19 contre 1’53’’17) et à ses adversaire­s, reléguées à plus d’une seconde (1’53’’41 pour Femke Heemskerk, 2e).

« Je ne m’attendais pas à gagner »

« C’est juste fou !, a réagi Bonnet. Première Marseillai­se et en plus, je fais un super temps... Je repense à plein de choses, à tout le travail que j’ai effectué depuis des années, où c’était dur. Aujourd’hui, je suis sur la plus haute marche du podium et si on m’avait dit ça un jour, je n’y aurais pas cru. » Pourtant, tous les signaux étaient au vert pour celle qui a longtemps grandi sous l’aile protectric­e de Camille Muffat. Aux championna­ts de France, au début du mois, elle avait remporté six titres et abaissé trois records de France. Au Danemark, elle avait commencé sa semaine par une médaille de bronze en relais par équipe mixte, puis enchaîné avec une quatrième place sur le 100m, à deux centièmes du bronze, dans une finale où figuraient trois championne­s olympiques. « Je ne m’attendais vraiment pas à gagner. Honnêtemen­t, je pensais faire deuxième ou troisième, a confié Bonnet. Le niveau était très relevé, la victoire devant des nageuses qui ont beaucoup d’expérience est encore plus gratifiant­e. C’est très encouragea­nt pour la suite et ça me donne envie d’en faire en- core plus ». Exactement le même dis- cours que celui de Fabrice Pellerin, son entraîneur (lire ci-dessous). Pour le binôme, ce titre sonne comme un déclic attendu depuis très longtemps. Le début d’une longue série, même au niveau mondial ? C’est désormais la prochaine étape que la Niçoise devra franchir.

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(Photo X.G.) Contrôle aérien de Mansilha devant Urai.

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