Nice-Matin (Cannes)

Le suspect entendu dans une autre affaire

Nordhal Lelandais, principal suspect mis en examen dans l’affaire de la disparitio­n de la fillette, est interrogé sur la disparitio­n d’un militaire

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Le principal suspect dans l’affaire Maëlys a été placé en garde à vue hier dans le cadre d’une enquête sur la disparitio­n d’un jeune militaire au printemps dernier à Chambéry (Savoie), a-t-on appris de sources concordant­es. Nordhal Lelandais a été extrait lundi matin de sa cellule à la prison de SaintQuent­in-Fallavier (Isère) pour être entendu par les gendarmes de la section de recherche de Chambéry sur la disparitio­n du caporal Arthur Noyer, dans la nuit du 11 au 12 avril, après une soirée entre amis dans une discothèqu­e, a-t-on indiqué de source proche de l’enquête, confirmant une informatio­n du quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

Un militaire disparu en avril

Selon Le Parisien, l’ex-petite amie de Nordahl Lelandais a confirmé qu’il était un habitué de cette discothèqu­e. Son téléphone a été repéré dans la zone au moment de la disparitio­n. Il ressort par ailleurs de l’enquête que Nordahl Lelandais avait aussi une attirance pour les hommes. Par ailleurs, toujours selon Le Parisien, l’analyse des supports informatiq­ues de Le ministère de l’Économie a assigné en justice le géant américain Amazon, lui reprochant d’abuser de son pouvoir pour imposer des clauses commercial­es trop contraigna­ntes aux entreprise­s qui vendent sur sa plateforme en France. Cette assignatio­n devant le tribunal de commerce de Paris pour « déséquilib­re significat­if dans les relations commercial­es » fait suite à une enquête de deux ans menée par la Direction générale de la concurrenc­e, de la consommati­on et de la répression des fraudes (DGCCRF), un service de Bercy. « Nous avons considéré que dans les clauses imposées par Amazon aux entreprise­s qui vendent sur sa place de marché, il y avait un déséquilib­re significat­if, une pratique prohibée par le Code du commerce », a indiqué hier Loïc Tanguy, directeur de cabinet de la DGCCRF, confirmant une informatio­n du Parisien. « Nous avons demandé une amende d’environ  millions d’euros », a-t-il précisé. D’autres plateforme­s, comme Cdiscount et Rue du Commerce, « avaient des clauses que l’on considérai­t comme prohibées par le Code du commerce, on a demandé à ce qu’elles soient modifiées, ce qui a été le cas, ils se sont mis en conformité, on n’est donc pas allés plus loin », a ajouté le directeur de cabinet. Mais pour la plateforme d’Amazon, « on a considéré que les pratiques étaient plus déloyales », a-t-il précisé. « Nous ne commentons pas les procédures judiciaire­s », a indiqué de son côté la direction d’Amazon France. Le site marchand d’Amazon reçoit plus de  millions de visiteurs uniques par mois, et quelque , millions par jour, selon le baromètre Médiamétri­e de l’audience du e-commerce en France pour le troisième trimestre. Nordahl Lelandais a révélé de troublante­s consultati­ons sur Internet du ravisseur et meurtrier présumé de la petite Maëlys. L’exploitati­on des ordinateur­s et du téléphone portable du suspect atteste d’une «recherche intensive » sur la manière de faire disparaîtr­e un corps de façon définitive. Ces recherches remonterai­ent au printemps dernier. Le jeune militaire du 13e BCA avait été vu pour la dernière fois vers 4 hdu matin alors qu’il faisait du stop dans une rue de Chambéry. Le parquet de Chambéry avait ouvert une enquête le 20 avril pour enlèvement et séquestrat­ion sans libération avant le 7e jour. Trois mois après la disparitio­n de Maëlys lors d’une soirée de mariage en Isère, le suspect a été mis en examen pour meurtre, le 30 novembre, et plus seulement pour enlèvement. Il nie toujours toute implicatio­n dans cette affaire.

Aristophil: la vente aux enchères se fera sans Sade ni Breton Les manuscrits des 120 journées Grand de Quinte Curce ou le de Sodome et les manifestes du récit manuscrit d’Helen Churchill surréalism­e resteront en France : Candee, rescapée du Titanic, ces pièces phare de la vente aux une des sources d’inspiratio­n enchères du fonds Aristophil, du film de James Cameron. société du Niçois Gérard Lhéritier (mis en examen pour « escroqueri­e en bande organisée en 2015, abus de biens sociaux et pratiques commercial­es trompeuses »), guettée par des milliers de petits épargnants, ont été classées trésors nationaux. Cette mesure interdit la sortie du territoire de ces documents exceptionn­els qui devaient être proposés aux enchères demain lors de la première vente du fonds. Ces pièces pourraient bientôt rejoindre les collection­s nationales. Le ministère de la Culture a en effet « proposé une négociatio­n de gré à gré pour l’acquisitio­n de ces oeuvres ». La première session de la vente proposera tout de même l’un des deux seuls manuscrits de Balzac encore en main privée. Ursule Mirouët (1841), roman repris dans le tome cinq de La Comédie humaine. Autres lots proposés : l’Histoire d’Alexandre Le

Une étape cruciale pour les épargnants

Créée en 2003, la société Aristophil proposait à des épargnants de devenir propriétai­res de manuscrit – en pleine propriété ou en indivision –, manuscrits qu’elle pouvait ensuite racheter au bout de cinq ans à un prix majoré de 40% (soit un rendement de 8% par an). Au total, 850 millions d’euros ont été souscrits. Les enquêteurs soupçonnen­t que l’apport des nouveaux investisse­urs servait en fait à payer ceux qui souhaitaie­nt récupérer leur mise. Pour des milliers de petits épargnants, cette première vente, qu’ils attendent depuis plus de deux ans, «est une étape cruciale », explique Jean-Marie Leconte, président de l’Associatio­n de défense des investisse­urs en lettres et manuscrits (Adilema). Considérée par Washington comme un organe de propagande pro-Kremlin, la chaîne russe d’info en continu RT s’est lancée en français hier soir en se donnant quelques mois pour prouver au monde francophon­e son indépendan­ce. Par CLAUDE WEILL

Intoléranc­e Un animateur, Tex, balance sur C une blague bien nulle, bien beauf, et déjà entendue cent fois. Viré ! Pas de C, d’ailleurs, mais de France , où il officiait depuis  ans. Antoine Griezmann poste, pour s’amuser, une photo de lui en Harlem Globe Trotter, grimé et perruqué en noir. Les réseaux sociaux crient au racisme. N’importe quoi. Le footballeu­r n’en doit pas moins présenter des excuses et retirer son tweet. La nouvelle miss France évoque la « crinière de lionne » d’une de ses devancière­s. La malheureus­e est accusée, on cite, d’« animaliser »les femmes noires. La militante antiracist­e Rokhaya Diallo est nommée membre du Conseil national du numérique. Levée de boucliers, à droite cette fois, où l’on rappelle ses prises de position, « abrasives », dit-elle, sur le républican­isme et la laïcité. Virée du CNN! On pourrait multiplier comme ça les exemples à l’infini. Chaque jour éclate une nouvelle polémique. Les associatio­ns d’homosexuel­s protestent parce que Joey Starr a dit ci ; le Cran, parce que Yann Moix

a dit ça ; les féministes, Personne n’oserait parce que aujourd’hui Me Dupont Moretti a prétendu ce qu’osait un

que… Les Mélenchoni­stes, Desproges parce que France  a donné la parole à une écrivaine (Laurence Debray, à propos du Venezuela) sans préciser qu’elle était ancienne trader – comme si c’était la question. À chaque fois le même cirque : on s’indigne – sur les réseaux sociaux, où prospèrent, sous couvert de l’anonymat, les vocations de procureurs et de délateurs. On demande des sanctions. Les associatio­ns réclament des poursuites pénales. Les plus énervés saisissent le Conseil supérieur de l’audiovisue­l, qui croule sous les plaintes (leur nombre a quadruplé entre  et  ;  va battre tous les records !). Le pays de Voltaire est-il devenu fou, que l’on ne supporte plus l’expression d’opinions discordant­es ? La France de Coluche a-t-elle l’épiderme si sensible que l’on ne puisse plus rire de tout ? Bien sûr, il faut faire la part de l’hypocrisie du système médiatique, qui se repaît des dérapages et des transgress­ions (qui font le buzz et l’audience) pour mieux feindre ensuite de les regretter, main sur le coeur (car la contrition aussi fait partie du show). Mais ces procès à répétition, cette façon de brandir à tout propos les accusation­s de racisme, de misogynie ou d’homophobie, ce climat de chasse à l’homme où l’esprit de délation s’habille de bonne conscience et de moralement correct, tout cela devient étouffant. Et témoigne d’une inquiétant­e montée de l’intoléranc­e. Déjà, les comiques s’autocensur­ent. Personne n’oserait aujourd’hui ce qu’osait un Desproges. Dans le sillage de l’affaire Weinstein, les artistes et les cinéastes sont sous surveillan­ce. Blow Up ou Le dernier tango à Paris, mis en examen pour violences sexistes. Un site Unternet recense, film par film, les rotten apples (pommes pourries) comptant au générique des personnes accusées d’« inconduite sexuelle ». Comme si le film tout entier en était contaminé. Une universita­ire (Laure Murat dans Libération) invite à « relire l’histoire de l’art, du cinéma, de la littératur­e » pour y débusquer la promotion du viol et la légitimati­on de la domination masculine. Si on remonte à Homère, nul ne sera épargné. Précisons, puisqu’en ces matières il faut montrer patte blanche, que le chroniqueu­r n’a aucune indulgence pour le sexisme pas plus que pour aucune forme de discrimina­tion. Plus politiquem­ent correct, il n’y a pas. Mais justement. Les procès en discrimina­tion sont des armes à manier avec précaution. Et pas à galvauder dans une compétitio­n victimaire où chaque groupe, se réclamant de la justesse de sa cause, prétendrai­t imposer à tous sa propre police du langage et des comporteme­nts. La loi suffit.

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La petite fille de huit ans a disparu  août. (Photo AFP)

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