L’artiste : « Le trompe-l’oeil adoucit les moeurs !»
Patiemment, Claude Parizot transforme les murs en oeuvres d’art. En observant ses gestes méticuleux, on oublierait presque qu’il peint sur la vitre d’un restaurant. Originaire de Normandie, il a peint cette semaine sa première fresque dans la région, au Baptistin, avenue Tonner à La Bocca. Au premier coup de pinceau, le soin qu’il accorde au dessin transforme à lui seul une simple façade en belle toile. Au second, un animal prend vie. Au troisième, les passants s’arrêtent et sourient.
« Retrouver une forme de naïveté »
« Le trompe-l’oeil, c’est un peu comme la
musique, estime Claude Parizot. Ça adoucit les moeurs. » Des taches de peinture parsèment son imperméable noir comme de petites étoiles de toutes les couleurs.
« Claude met de la beauté partout, de l’harmonie, de la douceur », témoigne sa compagne Florence. De son côté, Marine Brault, employée du restaurant, confie : « Ce que j’aime avec lui,
c’est le côté fait main. Il n’y a pas de triche. » Devant son café, dans le restaurant, Claude Parizot explique son credo d’artiste : « J’essaye de retrouver une forme de naïveté dans ce que je fais, ne pas avoir de jugement sur ce que me demandent les gens. Ils peuvent vouloir quelque chose de discret ou, au contraire, d’un peu plus arraché. De mon côté, en peignant fidèlement à ce qu’ils souhaitent, je respecte leur identité. »
Peindre sur la coque des yachts
Il pratique divers styles de peinture, de l’impressionnisme au surréalisme. Peintre en lettres de formation, il s’oriente très tôt vers le décor et l’événementiel. Il vit depuis longtemps à Évreux, en Normandie.
« Là-bas, il n’y a personne dans les rues ,explique-t-il. Il suffit pourtant de tellement de peu de chose pour rendre un centre-ville attrayant. (Photos Patrice Lapoirie/DR) Les trompe-l’oeil, comme ceux qui existent dans les rues de Cannes, leur donnent une dimension humaine. » À Cannes, il se lance actuellement dans la peinture sur les coques de bateaux. «Il ne
suffit pas d’avoir le plus gros yacht pour échapper à la standardisation », remarquet-il.