MOUANS-SARTOUX Marie-Louise Gourdon : « Je ne peux pas vivre sans livre »
De sa vocation d’enseignante à ses fonctions d’élue, du centre de culture occitane au Festival du livre, MarieLouise Gourdon a fait de la culture son cheval de bataille. Une culture du partage, pour tous et pour toutes. 30 années d’engagement récompensées par le titre prestigieux de chevalière de l’ordre des arts et lettres.
Comment avez-vous réagi à l’annonce de la nomination ?
C’était une surprise ! J’ai reçu l’annonce dans ma boîte aux lettres, sous le coup du Festival du Livre. C’est une reconnaissance pas seulement pour moi mais pour toute la ville, une ville qui travaille à la culture, pour qu’elle soit accessible à tous les habitants. Pierre et André Aschieri m’ont fait confiance depuis très longtemps sur cette mission. ans de travail avec les équipes, pour tout ce qui contribue à la culture sur MouansSartoux.
Quelle est cette mission ?
Développer la culture, c’est créer des lieux de diffusion, à disposition de tous. Cela a commencé avec Michel Gourdon par le centre de culture occitane, le festival de langue d’oc en , celui de l’édition régionale en , puis, le premier Festival du Livre, le Centre culturel des Cèdres, qui a permis aux habitants de pratiquer une activité quotidiennement. En,ilyaeula rénovation du château, le développement de la bibliothèque, le cinéma en plein air. On s’est aperçu de la demande et on a créé un espace qui n’existait pas avant : une médiathèque cinéma en . Un lieu accessible en plein coeur de la ville, ouvert et transparent pour donner envie de rentrer sans se poser de question. Un lieu convivial où l’on ne vient pas seulement pour lire un livre.
Une culture pour tous ?
Une culture populaire, c’est-à-dire, pour tout le monde et de très grande qualité. Le festival dit tout de notre façon de voir la culture. Tout est conçu, le choix de programmation, les relations avec les gens, y compris la communication, pour que n’importe qui puisse se dire « C’est pour moi aussi ». Tout est dans la simplicité. La culture doit faire partie de la vie quotidienne des gens, ce ne doit pas être la sortie exceptionnelle une fois par an, mais quelque chose à partager, un moment de rencontre dans la simplicité et le plaisir.
Une vocation ?
Pour moi, être enseignante ça voulait dire transmettre pas seulement ce que je sais mais l’envie d’être en cours, de lire, d’apprendre, de découvrir, d’écrire, de voir un film... Quand il y a l’envie et le désir, le reste suit. Il suffit de créer cette étincelle qui fait qu’il y a un déclic. Le livre a toujours été le fil conducteur de toute ma vie. Il permet de s’amuser, apprendre, évoluer... Je ne peux pas vivre sans livre. J’en commence plusieurs à la fois : Alice Ferney, Milan Kundera, Nancy Huston, Françoise Héritier... il faut que ce soit foisonnant !
Quels sont les futurs projets ?
Récemment, il y a eu l’agrandissement du cinéma, l’aide à l’installation des éditions Ominiscience ou de la librairie « Forum arts et livres ». Cela a été une des choses que j’ai le plus souhaitée. Nous pensons aussi à une petite salle de spectacle dédiée aux nouveaux créateurs dans tous les domaines. Une salle minimaliste, comme une boîte évolutive. Un mur sera bientôt dédié à encourager l’art dans la rue. Le soutien aux initiatives crée une émulsion dynamique. Plus il y a d’offres, plus il y a de besoins culturels. La culture n’est pas une affaire de quelques-uns. Le festival est complètement pris en charge par les Mouansois(es), ils participent au développement au partage, de la culture. Au sens large, la culture c’est aussi la foire aux santons, le marché gourmand des producteurs locaux... c’est une qualité de la vie, de se défendre de tout ce qui peut être négatif comme les grandes surfaces, de prendre part à la vie commune. Comme le dit Albert Jacquard : « Je suis le lien que je tisse avec les autres ».