Nice-Matin (Cannes)

Eric Leblon fait disparaîtr­e les limites du music-hall !

Interview Illumorist­e, l’artiste antibois lie magie et humour sur scène pour un Show lapin qui n’a pas froid aux yeux. A savourer à la sauce sourire demain au Tribunal...

- PROPOS RECUEILLIS PAR MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Le potentiel était déjà là. Haut comme trois pommes lorsqu’il chantait à tue-tête du Johnny Hallyday dans son micro en papier d’alu sur la table familiale. De la scène il fera. De la scène il vivra. De la scène il grandira. C’est donc avec son Show Lapin que l’Antibois – qui a décollé dans La France a un incroyable talent – revient sur la scène du théâtre Le Tribunal. Un passage dès demain soir dans la « bonbonnièr­e » du rire où tout est permis…

L’autodérisi­on : votre marque de fabrique ?

Je n’aime pas cette magie un peu hautaine que l’on peut faire dans l’esprit : « Regardez comme je suis fort, vous n’êtes pas intelligen­t, vous n’avez pas compris. » Pour autant, c’est une manière de l’appréhende­r qui est de moins en moins répandue. Pour moi la magie est davantage un prétexte au divertisse­ment.

Quels artistes vous ont influencé petit ?

Louis de Funès, Jerry Lewis, même Belmondo lorsqu’il part en délire dans ses films… J’ai eu pleins de maîtres sans le savoir, au final, c’est le résultat de tout ce que j’ai absorbé gamin. Puisque désormais je m’éloigne de plus en plus de la magie pour me rapprocher du music-hall. Alors oui, je fais de la magie, mais aussi de la ventriloqu­ie, j’aime bien danser, chanter, grimacer… Je me sers un peu de tout ce qu’on peut utiliser sur scène pour s’exprimer.

Le music-hall, c’est une autre relation avec le public ?

Ca évite aussi la monotonie, dans le sens où un tour de magie, – aussi bien réalité soit-il – reste un tour de magie. Derrière ce terme un peu générique qui définit tout ce que j’aime dans le spectacle. Et ça évite aussi d’être sclérosé…

De s’enfermer dans une case…

Oui ! Ce qui est très intéressan­t c’est aussi de se confronter à d’autres publics. Les Américains ne cherchent pas à comprendre, ils sont enthousias­tes. Alors qu’en France on est vraiment très cartésien… Souvent cela peut être perçu comme une atteinte à l’intelligen­ce. C’est pour cela que je m’adresse à la salle souvent en demandant à chacun de se mettre dans la peau d’un gamin de six ans.

Ca vous émerveille toujours ?

Oui. Ce qui m’émerveille c’est quand la technique passe inaperçue, lorsqu’elle ne se sent pas. Et c’est bien ça la magie. Je suis très sensible à une belle mise en scène aussi…

« M.   Volts », vous êtes comme ça dans la vie aussi ?

Les gens m’ont appelé comme ça parce que sur scène je cours dans tous les sens, bon, je ne m’épuise pas sans raison, mais je cours ! Dans la vie je suis plus calme. Je laisse la place à ce que j’ai à l’intérieur, ce qui bouillonne sur scène. C’est un peu comme Clark Kent et Superman. Et pour l’entourage c’est plus vivable aussi ! Ca me repose quand ce sont mes proches qui font le spectacle et partent dans des délires !

Vous avez gagné un bon nombre de prix en tant que magicien, est-ce que vous visez un nouveau titre ?

Dernièreme­nt j’ai gagné le Prix du jury du festival d’humour de Roquencour­t, je voulais me tenter un petit peu en me présentant là-bas. Désormais, je vise davantage ce type de choses : dans l’humour.

Qu’est-ce qui vous inspire ?

Il faut s’écouter. Je m’écoute de plus en plus. Il y a encore quelque temps j’aurai eu un peu de mal à me servir de ce que j’avais vécu pour m’en servir sur scène. J’ai envie de m’amuser, de proposer ce que j’ai dans le coeur. Peu importe la manière dont vous l’amenez, l’important c’est que les gens soient transporté­s.

Un nouveau challenge ?

Je ne me dis pas ça, ou alors c’est inconscien­t. Mais je pense surtout à évoluer, avancer pour ne jamais stagner. Et c’est tellement jubilatoir­e de jouer devant des salles où les gens font la démarche de venir me voir…

 ??  ?? Eric Leblon, le bien nommé illumorist­e, revient sur ses terres antiboises dès demain soir ! (Photo archives N.-M.)
Eric Leblon, le bien nommé illumorist­e, revient sur ses terres antiboises dès demain soir ! (Photo archives N.-M.)

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