Nice-Matin (Cannes)

« Consolider notre place»

Passeur décisif contre Bordeaux, Pierre Lees-Melou monte en puissance dans le 4-3-3 niçois. Le milieu de 24 ans veut bonifier la série de 4 victoires de rang par un nouveau résultat à Lille

- W. H.

Pierre Lees-Melou a toujours le sourire. Se lever pour aller jouer au foot «est une chance » pour celui qui avait été viré du centre de formation de Bordeaux. Le Girondin a gardé le contact avec le cuir en CFA 2 et surveillé des gamins dans une école primaire avant que Dijon ne le ramène dans le monde pro, en 2015. A Nice, il a découvert l’Europe et l’ambition de jouer le haut de tableau. Deux buts et cinq passes décisives en 28 matchs prouvent que, malgré des performanc­es en dents de scie, sa nouvelle vie lui sourit chez l’actuel 6e de Ligue 1.

Pierre, Nice s’est totalement relancé avec quatre victoires de rang en L1...

On avait très mal commencé la saison mais on sait qu’on a l’occasion de consolider notre sixième place à Lille. Nous avons à coeur de bien finir cette année 2017 avec une victoire.

C’est une équipe que vous avez battue la semaine passée en Coupe de la Ligue. Cela a-t-il un impact ?

Oui et non. Je ne pense pas que Lille aura la même équipe, mais on garde tous en tête leur façon de jouer. Ça ne nous perturbe pas plus que ça. Un match de championna­t n’a rien à voir avec un match de Coupe.

Le vestiaire confiait ne s’être jamais affolé pendant les temps difficiles. Vous confirmez, vous qui découvriez la majorité de vos coéquipier­s ?

Tout à fait. Ce sont les personnes autour qui se sont davantage affolées. On ne va pas dire qu’on était super-serein, mais on restait tous conscient de la qualité de notre fond de jeu. Ça s’est souvent joué sur des détails, on sentait que la chance allait finir par tourner. C’est ce qui est en train de se passer, on encaisse moins de buts bêtes, on est plus efficace aussi. On n’a jamais baissé les bras, on était tous persuadé que notre place n’était pas en bas. Il ne faut pas s’enflammer après cette bonne série, on ne va pas jouer le titre non plus. Mais on est mieux à cette place (e).

Vous êtes le joueur le plus utilisé par Lucien Favre. C’est une surprise pour vous ?

Forcément, je ne m’attendais pas à jouer autant. Mais je n’étais pas venu pour cirer le banc non plus. Je suis ravi d’avoir la confiance du coach. J’ai eu un moment d’adaptation un peu difficile en arrivant, même si j’ai été très bien accueilli. C’est toujours difficile de trouver sa place dans une nouvelle équipe. Mais ça se passe de mieux en mieux, ça se voit sur le terrain. Même si je n’étais pas du tout satisfait de moi sur certaines prestation­s.

En revanche votre prestation de dimanche semble être la meilleure depuis votre arrivée à Nice. Vous êtes d’accord ?

Je vais dire non parce que je suis dur avec moi-même. Hier (dimanche), je dois marquer et mettre l’équipe à l’abri, je ne l’ai pas fait. Malheureus­ement je tape le poteau, et après je tente un geste... Je ne sais même pas comment j’ai fait encore (sourires) ! Mais on en a parlé avec le coach, il faut que je travaille un peu plus les frappes de loin. La répétition des gestes m’aidera à le reproduire en match. Je marque ‘‘ pas mal de buts à l’entraîneme­nt mais ça ne sert pas à grandchose (sourires). Après, dans l’ensemble, c’était plutôt bien hier, oui. Mais ce n’est pas parce qu’on fait un bon match qu’il faut s’enflammer. Je dois plus travailler pour faire d’autres performanc­es de ce type et marquer, surtout.

Vous avez souvent évolué sur un côté avant de retrouver l’axe dans le 4-3-3 actuel. Vous vous sentez plus à l’aise aujourd’hui ?

Tant que je suis sur le terrain, je suis content. Mais jouer sur le côté ou dans l’axe, ça réclame deux styles de jeu différents. Je pense que ça s’est vu que j’étais plus à l’aise dans l’axe. Faut savoir s’adapter au coach et ses consignes.

Vous subissez pas mal de critiques sur les réseaux sociaux. Comment les gérez-vous ?

J’ai beaucoup de recul parce que je sais ce que c’est la vraie vie, entre guillemets. J’ai une grande chance de me lever pour aller jouer au football. Je suis présent sur les réseaux sociaux, bien sûr que je lis tout ce qu’on m’écrit. Ça me fait sourire. Je ne peux pas leur donner tort, j’ai parfois été nul et je peux le dire, c’est honnête de ma part. Ils ont le droit de donner leur avis, même si parfois je les trouve un peu dur. Ça ne me touche pas, je le prends avec le sourire et ça n’influe pas sur mes performanc­es, au contraire.

Vous êtes vraiment le chouchou du coach alors ?

Non, je ne pense pas. Certains le disent, mais vous savez, je ne me prends pas la tête avec ça. Moi, je joue, j’ai la banane. Les résultats suivent en plus en ce moment. Ça ne va pas me tuer, ni me faire reculer. J’avance.

Les vacances de Noël vous permettron­t de souffler ?

Ça fera du bien même si les jambes suivent. Rentrer voir la famille, manger beaucoup et bien ne me fera pas de mal. J’aime beaucoup la nourriture et j’ai la chance de ne pas prendre un gramme vu ma morphologi­e. Je compte bien en profiter !

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(Photo Franck Fernandes) L’ancien Dijonnais ne dispute que sa deuxième saison en L.

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