À Noël, le pape appelle à la paix pour Jérusalem
Le pape François a également placé, hier devant 50 000 personnes, les enfants qui souffrent au Moyen-Orient et dans le monde au coeur de son message
La traditionnelle bénédiction « Urbi et orbi » ( «à la ville et au monde » )a permis, hier, au pape François de glisser à de nouveaux messages politiques. Devant 50000 personnes venues l’écouter à Noël au Vatican, il a évoqué les enfants qui souffrent au Moyen-Orient et dans le monde, et appelé à « la paix pour Jérusalem et pour toute la Terre Sainte » . Le pape argentin a espéré « qu’une reprise du dialogue l’emporte » pour « parvenir à une solution négociée qui permette la coexistence pacifique de deux États ».
Des enfants syriens à la Corée du Nord
Après la décision du président américain Donald Trump de reconnaître la Ville sainte comme capitale d’Israël, le pape avait déjà récemment appelé au « respect du statu quo » à Jérusalem, en conformité avec les résolutions des Nations unies. L’annonce américaine faite le 6 décembre a provoqué des manifestations quasi quotidiennes dans les Territoires, et terni la fête de Noël pour les chrétiens palestiniens. Sur la place de la Mangeoire à Bethléem, l’ambiance était morose dimanche, malgré les chants de Noël diffusés par haut-parleurs. Quelques centaines de Palestiniens et de touristes étrangers ont bravé un vent froid près de l’église de la Nativité érigée sur le site où, selon la tradition, Marie donna naissance à Jésus, pour regarder un défilé de scouts. « Nous voyons Jésus dans les enfants du MoyenOrient, qui continuent à souffrir à cause de l’aggravation des tensions entre Israéliens et Palestiniens », a plaidé hier depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre le leader des 1,3 milliard de catholiques de la planète. Dans son tour d’horizon du monde, le pape a évoqué aussi les petits syriens «encore marqués par la guerre », espérant que la Syrie s’engagera à « reconstituer le tissu social indépendamment de l’appartenance ethnique et religieuse ». Il a parlé des enfants d’Irak, pays « encore blessé et divisé par les hostilités » des quinze dernières années, mais aussi du Yémen «où se déroule un conflit en grande partie oublié » alors que la population y subit la faim. En référence à la course à l’armement du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, il a dit prier « pour que dans la péninsule coréenne les oppositions puissent être dépassées et que la confiance réciproque puisse se développer dans l’intérêt du monde entier ». Il est aussi revenu sur les réfugiés, un thème qu’il avait déjà décliné lors de son homélie de la veillée de Noël. Hier, il s’est alarmé des nombreux mineurs voyageant « seuls dans des conditions inhumaines, proies faciles des trafiquants d’êtres humains ».