L’ex-maire André Roatta : «Je n’ai aucun regret…»
Après sa démission officielle en Conseil municipal, l’ancien maire devenu premier adjoint s’est confié sur son mandat et a répondu à ses détracteurs, avec son franc-parler coutumier
Il n’a pas voulu s’exprimer dans nos colonnes avant le Conseil de mercredi soir, même si sa lettre de démission a été adressée en préfecture dès le 12 décembre. Pour que « ce ne soit pas mal commenté par les autres conseillers ». Mais sitôt l’affaire expédiée et l’écharpe de maire ceinte autour de son ancien 1er adjoint, Jacques Pouplot (voir notre édition d’hier), André Roatta a déplié sa grande carcasse (même fatiguée) et avec un sourire bonhomme, a accepté de se prêter au jeu des questions, de sa grosse voix. Y compris lorsqu’il fallait répondre aux critiques de l’opposition, qui lui ont fait un peu monter le ton. André Roatta n’est plus que 1er adjoint de la Roquette, mais il ne se refait pas…
Pourquoi avoir gardé officiellement le silence jusqu’ici sur votre démission, que vous envisagiez depuis plusieurs mois ?
Le climat municipal était tendu, il fallait d’abord apaiser les choses…
L’ambition de votre mandat était de faire un village modèle. Réussi ?
On a fait un travail extrêmement important, avec plus de M€ de travaux sur la commune. Si je reste en place au poste de premier adjoint délégué aux travaux, c’est pour faire aboutir des programmes en cours sur le vieux village.
Christian Ortega estime que c’est au prix d’une fiscalité « explosive » ?
(Visiblement remonté) Quand nous avons été élus avec peu d’avance, une quarantaine de voix je n’ai pas peur de le dire, ces gens avaient voté un budget avec un emprunt de € qui n’avait d’autre utilité que de payer les employés communaux en janvier ! Ils avaient aussi vendu un terrain à €, avant même de l’avoir acquis. Bref, ils avaient voté ce budget, mais pas les taux d’imposition qui allaient avec. Alors on a géré : nous avons dû augmenter les impôts locaux de % en moyenne, car sinon, la commune était mise sous tutelle. Précisons que six personnes avaient été embauchées juste avant les élections, alors qu’aujourd’hui, nous comptons moins d’agents. La fiscalité est ensuite restée stable durant le mandat, jusqu’à cette année où l’augmentation est de , %. Alors, les intéressés auraient mieux fait de se taire !
Les projets dont vous êtes le plus fier ?
Ma commune, c’est ma passion. Nous y avons édifié une salle polyvalente intercommunale de places assises, qui accueille la danse, et la gymnastique ; une salle d’arts martiaux, et un groupe scolaire juste en face.
Quid des logements sociaux, insuffisants pour la loi SRU et les pénalités
qui en découlent ?
En à mon départ de la mairie, il n’existait que huit logements sociaux, et un permis avait été déposé pour autres. Quand je suis revenu à l’hôtel de ville en , il n’y en avait toujours que ! Aujourd’hui, nous en comptons , mais nous sommes toujours en carence, car il n’y a pas de constructions. Deux projets de et logements sont en cours, et sont prévus au Ferragnon, le permis sera déposé en février. Dans notre nouveau PLU (Plan Local d’Urbanisme), toute nouvelle construction de plus de m doit prévoir % de logements sociaux ; jusqu’à % pour plus de m.
Votre projet se nomme « Village modèle ». On vit mieux à la Roquette sous le règne d’André Roatta ?
(Sourire). Je ne sais pas… Moi, je suis né à Cannes, mais j’habite à la Roquette depuis que j’ai cinq jours, et aujourd’hui, j’ai ans. Et bien, j’y ai toujours vécu heureux…
Mais le cadre de vie s’y est-il bonifié ?
Vous savez, dans notre PLU, % de nos ha sont boisés classés ; % sont classés terre agricole, de vraies terres agricoles. Ca nous fait % d’espaces verts sur la commune, alors merde !!!
Avez-vous néanmoins un regret, à l’heure de quitter votre fonction ?
Aucun, je suis un homme heureux. Mais un ancien maire fatigué…
L’opposition vous critique aussi sur votre façon de gouverner durant toutes ces années. Êtes-vous un peu autoritaire?
Bien sûr ! Je suis un vieux monsieur, qui a appris la vie à coups de pied au cul ! Et puis j’ai été un chef d’entreprise respecté durant de longues années (NDLR : à la tête d’une grande entreprise de matériaux pour bâtiment à Grasse). Alors avec moi, ça doit marcher droit, sinon ça ne va plus ! Vous savez, ce sont les enquiquineurs qui finissent par vous empoisonner la vie. Mais désormais, je vais m’occuper davantage des miens…
Ma commune, c’est ma passion. Je suis né à Cannes, mais j’habite ici depuis que j’ai cinq jours, et j’ai aujourd’hui ans ”