VTT Nadine Sapin met les watts
Multiple vainqueur de la Transvésubienne et considérée comme l’une des vététistes les plus auréolées du département, la Niçoise de 40 ans est désormais ambassadrice E-bike
Si vous n’êtes pas coutumier des visages d’athlètes azuréens, voici deux astuces pour repérer Nadine au premier coup d’oeil dans un peloton : en général, elle est la première féminine à passer (y compris avant de nombreux mecs) et elle est toujours la plus souriante. Un sourire communicatif et qui en dit long sur son rapport au vélo : passionnel, fusionnel et ludique. Et cela fait plus de dix ans que ça dure. Dix saisons au cours desquelles la Niçoise se sera constitué un palmarès d’une richesse et d’une variété sans équivalent dans la région : de nombreuses victoires et cinq titres sur le 1001 Enduro Tour (2008-2012), cinq victoires consécutives sur la redoutable Transvésubienne (2012-2016), de nombreuses victoires et quatre titres en XMB (2013-2016), sans oublier tous les beaux résultats réalisés par-delà la chaîne du Mercantour... Un tableau de chasse impressionnant qu’elle a complété en 2017 avec une belle collection de deuxièmes places sur des événements aussi exotiques et renommés que la Transnomad dans les Pyrénées espagnoles, le Radon Epic Enduro (la course d’enduro la plus dure au monde), l’All-Mountain Challenge, l’Enduro d’Oz, ainsi qu’une course à étapes au Costa Rica. Et on ne parle là que des courses qu’elle a disputées en VTT classique. Car depuis quelque temps, elle sévit également en électrique. « En 2017, je me suis lancée le défi de faire la Transvésubienne en VAE (VTT à Assistance Electrique NDLR). Après cinq victoires en VTT, j’avais envie de nouveauté, et comme aucune femme ne l’avait encore faite, c’était l’année. J’ai terminé 8e scratch, j’ai gagné en féminines, et surtout je me suis régalée! Par la suite, j’ai aussi gagné la Transv West (5e scratch), la Mégavalanche et l’Eenduro de Varazze. »
« Notre région joue un rôle de précurseur dans le monde du vélo »
Une entrée en matière pour le moins réussie pour Nadine, qui va désormais se consacrer avec deux fois plus d’énergie à cette nouvelle discipline. «Notre région joue un rôle de précurseur dans le monde du vélo. Le VAE s’est fortement développé
(e ici par rapport à l’ensemble de la France. » Une évidence pour sa carrière – force est de constater qu’elle avait fait le tour de la question en musculaire - et de nombreuses bonnes raisons de s’y mettre. « La première est que je roule principalement avec François - mon compagnon dans la vie et sur le vélo - et qu’il roule, comme toute l’équipe de copains de La Roue Libre, en VAE. La deuxième, ce sont tous les bonus que t’apporte le VAE par rapport au VTT : tu as les mêmes sensations mais avec des jambes d’un champion infatigable grâce à l’assistance au pédalage. Du coup, au lieu de monter par des pistes inintéressantes ou de pousser/porter ton VTT quand ça devient trop raide, tu restes en selle et tu montes par les sentiers. Ensuite, tu apprécies encore plus les descentes car tu es moins fatigué. Et enfin, cela ouvre de nouvelles perspectives. Avec François, on part souvent dans les Alpes francoitaliennes faire de grosses sorties en portant une batterie de rechange dans le sac. On arrive ainsi à enchaîner plusieurs cols dans la journée sans perdre du temps dans des portages interminables. »
« Le VAE va exploser, c’est sûr»
Une passionnée convaincue et convertie, qui n’attend plus désormais que d’autres filles la rejoignent dans l’aventure, même si elle reconnaît que « le principal problème, c’est le budget. Moi, j’ai la chance d’avoir eu un sponsor comme Scott qui me fournissait un VTT et un VAE, mais tout le monde ne peut pas se permettre d’avoir deux vélos à la maison, voire quatre dans un couple. Quant à la compétition, il n’y a déjà qu’un nombre limité de rideuses enduristes, et la grande majorité d’entre elles sont jeunes, ou en tout cas plus jeunes que moi. Je comprends donc que ces compétitrices aient plus envie de se mesurer entre elles en VTT qu’avec seulement deux ou trois filles en VAE. Moimême, je me pose encore la question à chaque compétition. Il faudra un peu plus de temps, mais un jour ou l’autre ça va exploser, c’est sûr. » En attendant, Nadine va continuer d’explorer en avant-première féminine les joies du VTT à assistance électrique aux quatre coins de la planète, avec désormais un nouveau statut, celui de rédactrice et d’ambassadrice pour les médias Endurotribe et VTTAE.fr. Une promotion bien méritée pour la rideuse azuréenne, qui à 40 ans, a visiblement encore de longues années et de beaux chemins devant elle.