Nice-Matin (Cannes)

Benvenuti !

Les touristes italiens sont de retour en force sur la Côte d’Azur en cette fin d’année. D’où viennent-ils ? Comment consomment-ils ? Pourquoi la Côte ? Décryptage. Témoignage­s de vacanciers venus admirer la mer à Nice.

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Ique ls sont comme de chers cousins, loin des yeux mais près du coeur, l’on revoit pour les fêtes avec un plaisir partagé. Comme un rituel immuable qui, cet hiver, semble d’autant plus palpable sur la Côte d’Azur. « Ils », ce sont bien sûr les touristes italiens, dont le parler musical et le sourire contagieux ensoleille cette fin d’année. « Ils sont là, et ils sont revenus en force ! », s’exclame René Colomban, président du syndicat des plagistes niçois et de leur fédération nationale. Retour en force, un an après le reflux touristiqu­e post-14 Juillet. De Nice à Antibes, de Menton à Cannes, impossible de les rater. Nos voisins transalpin­s ont débarqué au lendemain de Noël, et devraient rester jusqu’à l’Epiphanie. Un gage de fidélité à la Côte d’Azur. Et une aubaine pour son économie.

D’où viennent-ils ?

Proximité oblige, le nord de la Botte est, de loin, le plus représenté. RochCharle­s Rosier, directeur de Cap 3000, voit revenir la clientèle «quia une résidence secondaire et vient de Milan ou Turin, pour les fêtes comme à Pâques. Mais aussi la clientèle de proximité, venue de Vintimille ou d’Imperia. » Ligurie, Piémont, Toscane, EmilieRoma­gne... Par la route, l’éventail est large. Pour Agostino Pesce, président de la chambre de commerce italienne Nice - Sophia Antipolis Côte d’Azur, ses compatriot­es ne rechignent pas à venir de Florence (420 km) ou même Venise (570 km). « Sans parler des avions ! Du coup, les touristes viennent de toute l’Italie. Dans une période où l’on a peur de voyager, les Italiens privilégie­nt les régions frontalièr­es. On y observe une très forte présence. »

Plus nombreux, vraiment ?

L’heure des bilans attendra la fin des vacances. Mais « une belle clientèle italienne est attendue », atteste Denis Cippolini, porte-voix des hôteliers niçois. Ces derniers sont «en train de vivre l’un des meilleurs hivers des vingt-cinq dernières années. On estime le taux d’occupation de 3 à 5 points au-dessus des saisons précédente­s. » Une vague portée par les Russes, Américains, Japonais... «et bien sûr Italiens ». Selon Agostino Pesce, le tourisme en hôtel ou chambre d’hôte n’explique pas tout. « La part d’immigratio­n augmente. Beaucoup de résidences secondaire­s sont devenues des résidences principale­s pour des jeunes qui ont entre 20 et 30 ans. Et on voit de plus en plus de familles rejoindre des Italiens qui travaillen­t sur la Côte d’Azur. » D’autant que, cet hiver, le calendrier joue en sa faveur. Du 26 décembre au 7 janvier, les Italiens ont le temps de profiter.

Pourquoi la Côte ?

Un simple regard à l’horizon et au ciel azur pourraient suffire. Mais l’explicatio­n serait un brin réductrice. « Ils aiment la beauté, la luminosité de notre région », constate René Colomban, avant de compléter:« C’est une belle destinatio­n pour eux. Ils viennent à la plage, se baladent sur la Prom’, dans les parcs, dans les boutiques... » Promenade des Anglais, marché de Noël niçois, centre-ville antibois et cannois, Saint-Paul-de-Vence, Eze, Monaco... Agostino Pesce liste leurs « spots » privilégié­s. « L’avantage ici, c’est qu’ils se sentent à la fois chez eux et dépaysés. Que ce soit sur le bord de mer ou dans un village plus typique comme Saint-Paul. »

Et ça se passe bien ?

« Ce sont de très bons clients. Avec une prédilecti­on pour les achats textiles, alimentair­es et les parfums » ,observe Roch-Charles Rosier à Cap 3000. Selon Denis Cippolini, « les Italiens ont un fort pouvoir d’achat. Ils aiment la fête, aiment bien vivre. On les retrouve dans les hôtels, les nights-clubs, les plages et les musées. » Agostino Pesce nuance cette force de frappe financière : « Ils n’ont pas le pouvoir d’achat d’un touriste russe... Mais par rapport aux autres Européens, ils consomment en plus grande quantité. » Voilà pour le portefeuil­le. Quant à l’attitude ? Là encore, les profession­nels se montrent louangeurs... avec parfois une pointe d’ironie. « Ils sont très chaleureux avec notre personnel. Ils ont le contact facile, voire tactile », s’amuse Denis Cippolini. « En général, ce sont des gens charmants, complète René Colomban. Ils aiment les bonnes choses, la bonne chaire. » Et ils aiment le faire savoir, feront valoir certains. « Bon, quand ils sont nombreux, ils parlent un peu fort... mais c’est une belle langue. Et puis ce sont nos cousins ! »

 ??  ??
 ??  ?? Maddalena, Margherita et Maurizio séjournent dans un hôtel cagnois. Hier, à Nice, ils comptent parmi les nombreux Milanais venus profiter de la promenade des Anglais. (Photos Sébastien Botella)
Maddalena, Margherita et Maurizio séjournent dans un hôtel cagnois. Hier, à Nice, ils comptent parmi les nombreux Milanais venus profiter de la promenade des Anglais. (Photos Sébastien Botella)

Newspapers in French

Newspapers from France