Leclerc, Bakou... de force
Notre coup de coeur ? Son coup de force à Bakou, pardi ! Les 23, 24 et 25 juin, sur le circuit sillonnant le centre-ville de la capitale azérie, entre maison du gouvernement et tour de la Vierge, Charles Leclerc se transcende comme nulle part. Comme jamais. Anéanti par la disparition de son père modèle, l’ancien pilote de Formule 3 Hervé Leclerc emporté par la maladie en début de semaine, l’éblouissant leader du championnat FIA F2 va puiser au plus profond de lui-même des ressources insoupçonnées. Un mois après être passé à côté d’une victoire à laquelle il tenait par-dessus tout, dans son jardin monégasque, le jeune prodige couvé par la Scuderia Ferrari tutoie la perfection. Au lieu de s’écrouler, il s’envole. Irrésistiblement. Tous derrière et lui devant. D’abord lors des qualifications qui le voient décrocher sa quatrième pole position consécutive avec une demi-seconde de marge sur le deuxième. Ensuite durant une course 1 remportée de main de maître. Huitième le lendemain sur la grille - inversée -, le futur champion réalise une remontée fulgurante dont il a le secret pour couper la ligne d’arrivée en tête. La pénalité de 10 secondes le reléguant au 2e rang de la C2 n’altère en rien l’éclat de ce vibrant hommage. Pourvu d’un talent hors norme et d’un mental en acier trempé, à 20 ans, le digne héritier enclenchera la vitesse supérieure en 2018. À Monaco, à Bakou et ailleurs. Au volant d’une Alfa RomeoSauber. À l’aube d’une trajectoire en Formule 1 que l’on devine longue et lumineuse.