Nice-Matin (Cannes)

Dans les coulisses des lieux interdits du bassin

Vous passez devant probableme­nt tous les jours et pourtant ces lieux ne sont pas ou plus accessible­s au public. Tour d’horizon de quelques-uns d’entre eux

- Dossier : Gaëlle Arama, Chrystèle Burlot, Corinne Julien-Bottoni et Maxime Rovello. Photos : Patrice Lapoirie et M. R.

Côté ville, un hectare d’espaces verts bichonnés. Côté coulisses, une douzaine de serres au bout du chemin de la plaine de Laval qui abrite un fabuleux trésor végétal de 3,5 hectares. C’est ici que le fleurissem­ent de Cannes est savamment pensé, orchestré. À l’abri des regards et des intempérie­s. Derrière le bâtiment des espaces verts, un portillon fermé. On y pénètre accompagné­e par Xavier Peraldi, directeur du service. Dissimulée derrière une futaie de bambous, «plantée il y a 25 ans», une succession de serres. Immenses. La première accueille tout le matériel d’arrosage et de plomberie nécessaire au travail des 120 jardiniers de la ville.

Les orchidées du maire

La seconde confère à un tableau impression­niste. Irisé du rose d’un parterre de cyclamens en attente d’être plantés en ville. « On plante à l’automne et au printemps. Pour cette saison, on choisit deux couleurs dominantes pour marquer un changement dans la décoration florale ». La productivi­té est impression­nante : 300 000 plantes par an avec cinq ou six jardiniers par jour. La fierté de Cannes, c’est la primevère malacoïde mauve. « Depuis 40 ans, on récupère ses graines et on la replante». Économique. Plus loin, une ribambelle de suspension­s mêlant mufliers et pâquerette­s jouent les plafonds colorés et odorants. Pour République ou la rue d’Antibes ? Dans un coin, une brouette de choux violacés (oui, on les plante aussi dans les massifs !) attend son heure, tandis qu’une forêt d’orchidées blanches se dore sous un dôme chauffé. Ce sont celles du maire David Lisnard. «Il n’aime que les blanches pour son bureau. On les change dès qu’elles ne sont plus en fleurs ».

Ficus au chômage

Non loin, un ficus géant est au chômage. Le spécimen qui ornait autrefois le bureau de l’ex maire Bernard Brochand est devenu trop grand. Sur leur 31, une armée de 800 ficus et fougères attend de jouer les plantes vertes pour l’ornementat­ion des salons, congrès et autres inaugurati­ons officielle­s. « Elles voyagent et en voient de toutes les couleurs : courant d’air, soleil, et même rasade de whisky, mais sont soignées à l’infirmerie», plaisante le jardinier en chef. Et puis, il y a la nursery. Ces armoires de germinatio­n à 25° couvent des semis de sauge plantés, ce matin-là, par les doigts appliqués de Samantha, 27 ans. Il faudra six mois et beaucoup d’attention avant qu’elles ne s’épanouisse­nt (ou finissent piétinées, voire volées !) dans les squares de la ville. Eternelle renaissanc­e, à l’abri des regards...

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