Nice-Matin (Cannes)

Cate Blanchett, une présidente féministe

En choisissan­t l’actrice Cate Blanchett pour présider le jury de la prochaine édition, le Festival affiche son soutien contre le harcèlemen­t, combat dont elle est une des figures de proue à Hollywood

- PHILIPPE DUPUY jpdupuy@nicematin.fr

Le Festival lave plus blanc. Et même plus Blanchett! Gêné aux entournure­s par les révélation­s sur les agressions sexuelles dont le producteur américain Harvey Weinstein se serait rendu coupable lors de ses séjours cannois, le Festival a choisi, pour présider le jury de sa 71e édition (du 8 au 19 mai)une des figures de proue de la lutte contre le harcèlemen­t : l’actrice australien­ne Cate Blanchett, cofondatri­ce de la fondation Time’s up pour la libération de la parole des femmes à Hollywood. Également Ambassadri­ce de bonne volonté pour le Haut commissari­at aux réfugiés de l’ONU, où elle défend leur cause à travers le monde, c’est une présidente « engagée » [sic] que le Festival s’est donné pour succéder à Pedro Almodovar. « Nous sommes très heureux d’accueillir une artiste rare et singulière dont le talent et les conviction­s irriguent les écrans de cinéma comme les scènes de théâtre, expliquent Pierre Lescure, président du Festival de Cannes et Thierry Frémaux, son délégué général. Nos conversati­ons, cet automne, nous promettent qu’elle sera une présidente engagée, une femme passionnée et une spectatric­e généreuse ».

Figure d’Hollywood

Moins connue du grand public que Meryl Streep ou Julia Roberts, Cate Blanchett n’en est pas moins, à 48 ans, une des figures d’Hollywood, titulaire de deux Oscars et capable de porter des blockbuste­rs aussi bien que des films d’auteurs ou indépendan­ts. On l’a ainsi vue, récemment, à l’affiche de Thor Ragnarok et du Seigneur des anneaux, mais aussi de Carol de Todd Haynes, de Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch ou de Blue Jasmine de Woody Allen, qui lui a valu l’Oscar de la meilleure actrice. Elle a également tourné pour Martin Scorsese (Oscar du meilleur second rôle féminin pour The Aviator), David Fincher L’Étrange histoire de Benjamin Button, Alejandro González Iñárritu (Babel), Steven Spielberg (Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal), Terrence Malick (Knight of Cups, Song to Song), Ridley Scott (Robin des bois), Wes Anderson (La Vie aquatique) et s’est illustrée au théâtre dans Les Bonnes de Jean Genet (aux côtés d’Isabelle Huppert) et dans Un tramway nommé désir de Tennessee Williams. Habituée de Cannes où elle était venue présenter Carol (et s’était inexplicab­lement fait souffler le prix d’interpréta­tion par sa partenaire Rooney Mara alors qu’elle y était tout simplement merveilleu­se), Cate Blanchett se réjouit de venir cette fois « pour le seul plaisir de profiter de la corne d’abondance de films qu’est ce grand festival». «Le privilège que l’on me fait de me demander de présider le Jury et la responsabi­lité qui sera la mienne m’emplissent d’humilité, poursuitel­le. Cannes joue un rôle majeur dans l’ambition du monde de mieux se connaître en racontant des histoires, cette tentative étrange et vitale que tous les peuples partagent, comprennen­t et désirent ardemment. » Plus classe, tu meurs.

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 ??  ?? Cate Blanchette sur le tapis rouge lors du e Festival de Cannes, en mai . (Photo Patrice Lapoirie/Sébastien Botella)
Cate Blanchette sur le tapis rouge lors du e Festival de Cannes, en mai . (Photo Patrice Lapoirie/Sébastien Botella)

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