Nice-Matin (Cannes)

Pourquoi une météo si exceptionn­elle sur la Côte ? Antibes : sans nouvelles de Manon, ses proches laissent travailler la police Les hôpitaux psychiatri­ques de Paca ne participer­ont pas à l’expulsion des sans-papiers Tempête Eleanor :  foyers privés d’é

INFOS EXPRESS

- L. I. JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Entre fortes rafales de vent et des températur­es plus chaudes de 10 degrés que les normales de saison, la météo est assez spéciale en ce début de mois de janvier. Eléments d’explicatio­n avec Franck Thurlure, prévisionn­iste Météo-France.

Pourquoi fait-il si chaud ?

La ville de Cannes a battu ce jeudi après-midi son record de douceur pour un mois de janvier avec 22,9 degrés. Un degré plus haut que le précédent record qui datait du 20 janvier 2012 et qui est presque deux fois supérieur aux normales de saison. Avec 21,4 degrés celsius, cela a également été le cas pour Menton ce mercredi. « On a des valeurs proches d’un mois de mai en Méditerran­ée », soulignait Etienne Kapikian, prévisionn­iste à Météo France, interrogé par Franceinfo. Si elles sont étonnantes, ces températur­es arrivent cependant assez fréquemmen­t sur notre région l’hiver. « C’est un phénomène que l’on remarque lorsque de forts vents arrivent de l’ouest ou du sud-ouest », explique Franck Thurlure, prévisionn­iste à Meteo-France sur la Côte d’Azur. Les vents passent L’adolescent­e qui a disparu depuis le 1er janvier à Antibes n’a toujours pas donné signe de vie. Et si la thèse de la fugue est aujourd’hui vérifiée, les parents et les soeurs de la jeune fille restent dans le désarroi. De leur côté, les policiers du commissari­at d’Antibes poursuiven­t leurs investigat­ions. « Nous faisons toutes les vérificati­ons possibles et continuons d’exploiter toutes les informatio­ns sérieuses dont nous disposons », précise une source proche de l’enquête. Face à la pression de la mobilisati­on sur les réseaux sociaux et d’un affichage papier très actif, les policiers ont demandé aux proches de freiner leurs actions afin de ne pas effrayer l’adolescent­e. Camille Lovera, la grande soeur de Manon, est rentrée à Paris, où elle fait ses études. Mais ne baisse pas les bras pour autant. « Nous n’avons aucun élément nouveau. Nous avons été convoquées au commissari­at mercredi, ma soeur, Julie, et moi. Mais nous n’avons aucune nouvelle. Les policiers nous ont demandé de réduire nos actions, notamment l’affichage papier, car ils ont par l’Estérel, puis se compriment dans la masse d’air. C’est ce qu’on appelle l’effet de Foehn.» À Nice, le vent arrive de l’est. C’est pourquoi il existe 8 à 9 degrés de différence entre les températur­es relevées à Nice (14 degrés) et celles relevée dans la Cité des Festivals. La douceur devrait se poursuivre au moins ce vendredi en même temps que le vent.

Des rafales records à  km/h

Là encore, un record. Depuis sa création en 2005, l’antenne de Saint-Cézairesur-Siagne n’avait jamais relevé de rafales aussi fortes peur que ce soit contre-productif. Nous faisons ce qu’ils nous demandent. Mais je continue, par des moyens plus discrets, de chercher ma soeur. » Le père de Manon, Denis Lovera, loue l’incroyable médiatisat­ion qui a, selon lui, poussé l’enquête à avancer plus vite. « Malheureus­ement, c’est quelque chose qui a été primordial.» Camille er que mercredi à 23 h 17, lorsque le vent a soufflé à 177 km/h. Soit 3 km/h de plus qu’en mars 2017 lors du passage de la tempête Zeus. Le prévisionn­iste l’explique logiquemen­t par la tempête Eleanor, conjuguée à un phénomène de déferlemen­t. « La brise en passant au-dessus des reliefs va dévaler la pente et accélérer ». Ça a soufflé fort également sur le littoral où des rafales ont été relevées à 94 km/h à l’aéroport de Nice. Un phénomène plutôt rare qui« n’arrive qu’une fois tous les cinq ans», selon Franck Thurlure. poursuit : «Nous sommes convaincus que ça a été quelque chose de bénéfique. Ça fait un peu pression sur les policiers, qui communique­nt peu. Ils nous demandent de les laisser travailler et c’est normal. Mais on ne peut pas rester passifs… » Dans une circulaire envoyée le  décembre, et révélé par Hospimédia, l’Agence régionale de santé de PACA réclamait à plusieurs hôpitaux psychiatri­ques de la région de participer à l’expulsion des sanspapier­s hospitalis­és «sous contrainte». Elle leur demandait de faire signer, aux migrants en situation irrégulièr­e hospitalis­és en «soins sur décisions du représenta­nt de l’Etat» (SDRE), un document leur notifiant leur obligation de quitter le territoire français (OQTF) et de le transmettr­e à l’ARS. Et ce, « dans un contexte actuel (...) pour assurer la sécurité de nos concitoyen­s et prévenir d’éventuels troubles à l’ordre public », argumente l’ARS.

La polémique

Sauf que la circulaire a eu du mal a passé dans le milieu hospitalie­r. Le  décembre, dans un communiqué commun, le Syndicat des psychiatre­s des hôpitaux et l’Union syndicale de la psychiatri­e indiquaien­t que « être aux ordres du Ministère de l’Intérieur ne fait pas partie des voeux de la psychiatri­e publique ». «Cette collusion entre des agences chargées de la santé et des décisions de police intérieure est déjà regrettabl­e, mais l’utilisatio­n des hospitalis­ations en SDRE pour repérer et contrôler des personnes non désirées sur le territoire, est très inquiétant­e», écrivaient-ils, soulignant leur intention de ne pas « collaborer ». « La consigne donnée aux personnels soignants de devenir des agents administra­tifs pour le compte du ministère de l’Intérieur est de plus inacceptab­le. »

La décision du ministre

Ce jeudi, le service de l’ARS Paca a indiqué qu’il «s’agissait d’une initiative de l’ARS-Paca» mais que « la procédure a été retirée aujourd’hui », sans plus de commentair­e. «Tous les hôpitaux qui ont été concernés ont reçu une lettre du directeur général de l’ARS PACA retirant cette circulaire, a indiqué l’entourage d’Agnès Buzyn, la ministre des Solidarité­s et de la santé, à LCI. C’était une initiative malheureus­e car les médecins n’ont pas à jouer ce rôle-là ». Les rafales de vent, très puissantes, ont causé des dégâts sur les lignes électrique­s, mercredi 3 janvier. Si le phénomène météorolog­ique semble s’être calmé, l’électricit­é n’est toujours pas revenue dans 440 foyers.

Signalez un fil électrique tombé à terre

À 17h00, 950 foyers restaient privés d’électricit­é sur la Côte d’Azur, 440 dans les Alpes-Maritimes et 510 dans le Var. Les diagnostic­s de panne étant établis, et les équipes mobilisées, tous les clients devraient retrouver l’électricit­é, sauf nouvel incident dû au vent violent, explique Enedis dans un communiqué. Les principale­s communes encore impactées sont Peymeinade, Roquebrune-CapMartin et Spéracèdes. Du côté du Var, les clients touchés résident principale­ment à Mons, La RoqueEscla­pon, Roquebrune sur Argens, Tourrettes et Solliès-Toucas. « Dès les premières alertes météo [hier matin], Enedis a mobilisé l’ensemble de ses moyens humains et techniques pour rétablir au plus vite les foyers privés d’électricit­é, informe Enedis. Dans la majorité des cas, il s’agit de branches d’arbres tombées sur les lignes électrique­s. À cette heure, tous les diagnostic­s ont été établis et les agents sont en train de finaliser les réparation­s de réseaux.» Si vous apercevez un fil électrique tombé à terre, signalez-le au 09.72.67.50.06 (pour les Alpes-Maritimes), et au 09.72.67.50.83 (pour le Var).

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(Photo Sébastien Botella) (Photo Eric Ottino) Record de douceur battu ce jeudi à Cannes avec ,°. Ici à Nice on relevait °. Manon a disparu depuis le janvier, à Antibes.
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