Natacha Lindinger : « On atousunpeudeSam»
La comédienne reprend le rôle de Mathilde Seigner pour six épisodes inédits, dès ce soir sur TF1
Mathilde Seigner n’ayant pas souhaité poursuivre l’aventure, Sam, prof un rien barrée et politiquement incorrecte, fait son retour sous les délicieux traits de Natacha Lindinger. Un 6 x 50 minutes avec une liberté de ton et un humour jubilatoires sur TF1 en prime time. N’avezvous pas hésité avant de reprendre le rôle ?
Étrangement, non. Tout simplement parce que je connaissais Rita, la série originale danoise. J’adorais ce personnage, il est dingue. Quand j’ai découvert qu’il y avait une adaptation française, j’ai trouvé l’idée super, Mathilde me semblait faite pour le rôle. Et lorsque j’ai été contactée, parce qu’elle avait refusé de faire la suite, il m’a paru vraiment bien que ce personnage continue d’exister. Il n’y avait aucune ambiguïté, ça n’avait rien de malsain. Quelle direction avezvous prise ?
Je suis allée vers Sam, ce n’est pas elle qui est venue à moi. Je me suis demandé comment elle marche, parle, gère ses émotions… Gabriel Aghion, le réalisateur, fait une confiance absolue aux acteurs. Il m’a dit : « Ose ce que tu veux ». C’est une liberté de jeu formidable. Vous n’aviez vraiment aucune limite ?
Non, et c’est très jouissif. Sam a le droit de faire ce qu’elle veut, quand elle veut. Elle a envie de crier, elle crie, de pleurer, elle pleure, de se gratter, elle se gratte… La seule contrainte est d’apprendre le texte. L’improvisation se trouve dans la liberté corpo-
relle, le timing de jeu. Si Sam veut s’arrêter dix secondes en disant son texte, c’est possible. C’est agréable de trouver son propre rythme même si cela crée un décalage avec les autres comédiens. Mais il se justifie, car c’est compliqué pour tous d’avoir affaire à Sam ! D’où vient sa liberté ?
Elle n’a pas connu son père, a été élevée par sa mère, avec laquelle elle ne s’entendait pas du tout. Elle était rebelle et l’est restée. Elle a eu des enfants très tôt. Elle ne s’aime
pas et c’est compliqué d’aimer les autres quand on ne s’aime pas soi-même un peu. Ce déséquilibre la rend très juste. Si elle était normale, elle ne m’intéresserait pas. On a tous un peu de Sam. Qu’avezvous d’elle ?
Peut-être une capacité à passer du rire aux larmes, d’être toujours un peu fragile émotionnellement…