Nice-Matin (Cannes)

40 000 € d’impayés !

Franck Fefer, propriétai­re d’un appartemen­t dans la résidence Montrose, tente de récupérer son bien depuis plus d’un an. La locataire, qui a fourni de faux justificat­ifs, n’a jamais payé de loyer

- SANDIE NAVARRA snavarra@nicematin.fr

Franck Fefer, propriétai­re d’un appartemen­t à Cannes, tente de récupérer son bien depuis plus d’un an. Sa locataire, entrée avec de faux justificat­ifs, n’a jamais versé un seul loyer. Les arriérés s’élèvent à près de   €.

Le cauchemar dure depuis plus d’un an. « Depuis le 1er décembre 2016 très exactement», retrace Franck Fefer, alors heureux propriétai­re d’un magnifique appartemen­t de 115 m2 situé résidence Montrose, juste au-dessus de chez le père de François Hollande. Un bien atypique, puisqu’il comporte aussi une immense terrasse sur le toit de 860 m2 avec vue mer. Cet ex-chef d’entreprise, expatrié à l’île Maurice, avait à l’époque trouvé une locataire âgée de 52 ans et présentant toutes les garanties nécessaire­s pour acquitter le loyer mensuel de 2 750 euros. « Elle avait d’importants revenus fonciers, et m’a indiqué qu’elle souhaitait emménager avec sa mère. Elle m’a fait un chèque de dépôt de garantie, un autre pour le premier loyer. »

Deux chambres souslouées par la locataire

Les ennuis commencent à peine quelques semaines plus tard. « Les deux chèques sont revenus impayés… et déclarés volés ! » La quinquagén­aire justifie ce revirement de situation en expliquant qu’il s’agit d’un malentendu. Franck garde espoir. « Elle m’a baladé pendant près d’un mois. Et je me suis rendu compte que c’était une véritable faussaire. J’ai déposé plainte dans la foulée pour lancer une procédure d’expulsion. » En mai 2017, alors que les loyers impayés s’accumulent, Franck revient en France pour tenter de s’expliquer avec sa locataire. « Elle était absente. Mais je suis tombée sur un jeune homme à qui elle sous-louait une chambre moyennant 400 euros par mois. Une jeune fille sous-louait elle aussi au même tarif, une autre chambre de mon appartemen­t ! » Intolérabl­e pour le propriétai­re spolié, qui n’a pourtant pas d’autre choix que d’attendre une audience au tribunal, en juillet. « Je suis une nouvelle fois revenu à cette date. Et c’est au tribunal que j’ai appris qu’elle était absente, car incarcérée pour une autre affaire dans une prison à Nîmes ! »

Elle retourne dans l’appartemen­t à sa sortie de prison

La dette s’élève alors à près de 25 000 euros. « Le juge devait rendre le délibéré fin août. Mais à peine quelques jours plus tard, elle indiquait par un courrier qu’elle s’engageait à payer. Une nouvelle audience a donc été programmée en octobre. » L’attente, interminab­le, se poursuit durant de longues semaines. « Elle n’a évidemment jamais versé un centime… » Lorsque Franck revient en octobre pour se rendre au tribunal, sa locataire, sortie de prison entre-temps, a de nouveau été incarcérée ! L’affaire est renvoyée en janvier. Excédé, Franck décide de récupérer son bien. « L’appartemen­t était vide, on m’avait informé qu’elle resterait en prison au moins un an.» Il change les serrures. Et trouve une nouvelle locataire. Sauf que... « Fin novembre, celle-ci effectuait des petits travaux de peinture, elle allait s’installer, lorsque l’ancienne locataire, sortie de prison, est revenue dans l’appartemen­t. Elle a refusé de quitter les lieux, et menacé la dame qui se trouvait là avec ses enfants.» La police intervient. Et a bien du mal à démêler cet imbroglio. Les deux femmes disposent en effet chacune d’un bail. C’est finalement la nouvelle locataire qui cède sa place, effrayée par la situation. Franck Fefer s’enfonce un peu plus dans une spirale infernale. « Je lui ai remboursé sa caution et son premier mois de loyer. Malgré cela, elle m’attaque aujourd’hui en justice et me réclame 28 000 € de dommages et intérêts pour préjudice moral. »

« Je ne peux plus payer mes crédits »

« Toute cette histoire a eu un effet boule de neige. Sans ce revenu, je n’ai pas pu payer les charges de copropriét­é. Aujourd’hui, ils veulent saisir l’appartemen­t. Au total, j’ai trois procès en cours : un avec la première locataire, un autre avec celle qui devait reprendre l’appartemen­t, et un avec la copropriét­é...» Le bien qui était également à la vente, n’a pas trouvé preneur : « Le bail stipulait que la locataire acceptait les visites et s’engageait à partir sous trois mois en cas de vente. Mais personne ne peut le visiter ! » Photos à l’appui, il déplore également les nombreuses dégradatio­ns : tags sur les murs extérieurs, palmiers infestés de charançons... « C’est toute ma vie qui est chamboulée à cause de cette histoire. Je ne peux plus payer mes crédits, la situation est catastroph­ique ! Je suis obligé de payer les billets d’avion et de dormir à l’hôtel chaque fois que je dois passer au tribunal, tandis qu’elle est dans mon appartemen­t », enrage ce père de famille. Face à cette situation inextricab­le, Franck poursuit tant bien que mal son combat. À l’issue de la nouvelle audience qui s’est tenue hier – le délibéré sera rendu au mois de mars – il garde peu d’espoir de revoir un jour les 42 000 € de loyers impayés. « Tout ce que je veux, c’est récupérer cet appartemen­t et le vendre. Mais la justice en France, c’est une honte ! »

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 ??  ?? Franck Fefer tente de récupérer son appartemen­t depuis plus d’un an. A droite, les photos du grand jardin, dégradé depuis la location. (Photos Xavier Depoilly et DR)
Franck Fefer tente de récupérer son appartemen­t depuis plus d’un an. A droite, les photos du grand jardin, dégradé depuis la location. (Photos Xavier Depoilly et DR)

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