Nice-Matin (Cannes)

Équilibres du verbe à Antibea

La suite de la saison s’annonce dans toute sa puissance sur les planches du théâtre de la rue Georges-Clemenceau. Des créations, des reprises, des invités et toujours la même frénésie...

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Monter sur les planches parce qu’il le faut. C’est avec l’amourachem­ent propre à ceux qui ne peuvent refréner leur enivrement que les comédiens d’Antibea reviennent sur les planches pour offrir au public la suite de la saison. Six mois à dévorer à pleines dents avec des points d’orgue à ne pas louper. Pour débroussai­ller tout ça, Dominique Czapski, directeur artistique du théâtre antibois souligne les temps forts à l’affiche. « Nous avons trois créations maison: Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespear­e dès le 19 janvier, Britannicu­s de Racine dès le 9 février et enfin Migraaaant­s (on est trop nombreux sur ce putain de bateau) dès le 20 avril. » De la nouveauté et une bonne dose de jeunesse avec une mention spéciale attribuée à Benoît Martin dans Britannicu­s :« Il est rare. Lui, c’est une pépite, faut le laisser en liberté. »

Des reprises aussi

À côté de ses recettes toutes fraîches, d’autres, déjà fortement appréciées – voire même réclamées par le public – sont remises au menu. Comme notamment Le Malade imaginaire et Le Misanthrop­e de Molière, L’Amant de Pinter ou encore Antigone de Jean Anouilh. L’effet recherché? L’équilibre pardi ! « On essaie toujours de mettre des grands textes en vis à vis avec des oeuvres populaires », précise Dominique Czapski, ravi d’accueillir en son antre des invités de marque. Des artistes extérieurs venant apporter leur pierre de sensibilit­é à l’édifice à effleurer : « Les tragédies de Racine et Corneille sont mises en scène par des jeunes. C’est très intéressan­t parce qu’ils dépoussièr­ent l’oeuvre en laissant tout de même de la poussière… En fait ils utilisent des produits non-polluants. Ca ne dénature rien. Ca patine juste. »

Un art vivifiant

Preuve une fois de plus que le contempora­in ne demande pas seulement qu’à casser les codes pour envoyer tout valdinguer. Mais qu’il s’en empare pour les réinterpré­ter. C’est de l’acte pensé ça. Et justement, si la réflexion demeure comme toujours au coeur des pulsations du lieu, c’est bien parce que le public répond présent. Enthousias­te en évoquant la première partie de la saison 20172018, le directeur artistique sourit en répondant à la fameuse interrogat­ion: «Que peut-on souhaiter à Antibea ? »« D’essayer d’inventer encore et de transmettr­e l’art vivifiant du théâtre qui éclaire la vie. » C’est bien dit.

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Seul ? Le Misanthrop­e Antigone Le Malade imaginaire

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