A Nice, il est relâché par erreur, repris et condamné
Sa libération par erreur du palais de justice de Nice, avait provoqué quelques remous… Joachim B, petit délinquant de Saint-Antoine-Ginestière, quartier à l’ouest de Nice, venait d’être relaxé dans une affaire de cambriolage. Il aurait dû, à l’issue du procès, regagner sa cellule de la maison d’arrêt de Nice. Mais cette nuit-là, le 9 octobre, les policiers venus relever leurs collègues, comprennent mal les consignes et invitent le jeune homme à quitter les geôles du palais de justice. Il faudra attendre le 21 novembre pour que les policiers du Groupe antiterroriste de Nice (GAT) mettent la main sur le fuyard. Pourquoi l’antiterrorisme ? Des indices avaient laissé penser (à tort) que le jeune homme s’était radicalisé, qu’il cherchait à acheter des armes et à gagner la Belgique. Finalement, Joachim B. avait mis à profit cette libération inattendue pour aller retrouver sa petite amie. Tout en laissant en prison son téléphone portable. La possession de cet objet prohibé lui vaut d’être à nouveau, mercredi, dans le box du tribunal correctionnel de Nice à défaut d’être poursuivi pour cette curieuse évasion. Joachim B. ne manque pas de se plaindre d’avoir été pris pour un terroriste: « Le dossier est parti dans tous les sens. Je me suis fait salir alors que j’avais un projet de réinsertion en Belgique. Et je ne peux même pas déposer plainte.»
« Inconnu des services »
Les policiers étaient sur les dents, redoutant un départ vers Molenbeek, le quartier de Bruxelles réputé pour avoir abrité des terroristes. Des craintes infondées comme le démontrera leur enquête. « L’étude de son relationnel s’est montrée inintéressante, il est inconnu des services spécialisés», concluent les enquêteurs de la police judiciaire. « On s’est posé de légitimes questions vu le contexte », explique la procureure Brigitte Labeille qui requiert huit mois de prison ferme. « Il y avait un élément qui pouvait laisser suspecter une radicalisation », ajoute la magistrate. Des coups de téléphone de Belgique, des mouvements d’argent. Le prévenu refuse de donner le nom de son fournisseur de téléphone mais dit l’avoir payé 300 euros. «Si chaque détenu est poursuivi pour avoir un téléphone, il faudra prévoir une audience spéciale », ironise Me Tina Colombani, avocate du prévenu. Finalement, le jeune homme a écopé d’un un mois de prison. Il n’est pas libérable avant mars prochain.