Ratés en série dans les rappels de boîtes de lait contaminé
Leclerc, Carrefour, Système U, Auchan ont reconnu, hier, avoir vendu ces produits qui auraient dû être retirés des rayons !
Un trou dans la raquette » : après Leclerc, trois autres grands groupes de distributions ont annoncé, hier, avoir vendu des dizaines voire des centaines des boîtes de lait infantiles Lactalis qui auraient dû être retirées de leurs rayons après une contamination à la salmonelle. De son côté, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a indiqué qu’elle était en train de procéder à des contrôles partout en France pour vérifier que les produits avaient bien été retirés des rayons et des stocks dans toute la chaîne de la distribution, des magasins aux hôpitaux en passant par les pharmacies. Leclerc a été le premier à annoncer, mardi, qu’en dépit du rappel de produits lancé en décembre à la suite de la découverte d’une contamination aux salmonelles dans une de ses usines, 984 produits Lactalis ont échappé à la procédure et ont été vendus dans plusieurs de ses magasins. Hier, plusieurs grands distributeurs ont annoncé chacun à leur tour avoir vendu des produits issus de lots rappelés [lire notre infographie]. Comme en écho, les enseignes ont toutes battu leur coulpe, présentant de plates excuses à leurs clients. « Je ne peux que constater et confirmer l’existence de défaillances dans les opérations de retrait effectuées par certains magasins de notre enseigne », a écrit sur son blog, mardi soir, le patron de l’enseigne, Michel-Edouard Leclerc [notre photo], reconnaissant un « bug inadmissible ».
Responsabilités à déterminer
« Il faudra déterminer les responsabilités et ça sera fait avec la plus grande – je l’espère – rapidité et sévérité si les responsabilités sont avérées » , a déclaré à RTL Benjamin Griveaux, porteparole du gouvernement. La DGCCRF est l’autorité qui supervise le rappel et le retrait de produits. A ce jour « nous avons effectué plus de 2.000 contrôles», a souligné Virginie Beaumeunier, directrice générale, hier, lors d’une déclaration à la presse, en insistant sur le fait que « chacun est responsable à son niveau » de la mise en oeuvre de ce retrait, et que ne pas l’effectuer constituait une « infraction pénale ».
« Gestion chaotique »
D’autres distributeurs, comme Système U, ont décidé, hier, de renforcer leurs contrôles, voire de cesser « définitivement » de commercialiser des laits infantiles produits par Lactalis. C’est le cas d’Intermarché, dont le président Thierry Cotillard a tiré à boulets rouges sur Lactalis, dénonçant une « gestion chaotique de sa crise ». Quant à Carrefour, qui dit avoir « été très vigilant sur cette question » du retrait des produits, la société a parallèlement décidé « la mise en place d’un plan de contrôle renforcé pour s’assurer de la destruction des stocks des produits concernés dans nos magasins », a déclaré une porte-parole. Pour expliquer le dysfonctionnement, Leclerc évoque «àcestade» des difficultés liées à la succession de rappels et à une opération promotionnelle, décidée trois mois en amont et dont « les stocks seraient arrivés en magasin avec un étiquetage différent ».