Nice-Matin (Cannes)

Changer le nom du Front national serait une « véritable trahison », selon Jean-Marie Le Pen

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Jean-Marie Le Pen a estimé, hier, que « l’abandon du nom » du Front national (FN), souhaité par Marine Le Pen, serait « une véritable trahison » des militants et électeurs du parti. « L’abandon du nom Front national, en tout état de cause, serait plus qu’une faute, une véritable trahison des militants et des électeurs qui depuis 45 ans supportent le FN », a jugé sur Twitter le cofondateu­r du parti d’extrême droite. « L’acharnemen­t de Marine Le Pen à vouloir supprimer la présidence d’honneur et le nom du FN a un caractère pathologiq­ue », a poursuivi M. Le Pen, en conflit ouvert avec sa fille depuis plusieurs années. « On peut légitimeme­nt douter des résultats de la consultati­on qui, selon les sources, sont majoritair­ement hostiles à ces changement­s », a-t-il encore écrit. Cette question faisait partie du questionna­ire envoyé aux cinquante et un mille adhérents à jour de cotisation, en vue du Congrès, prévu les 10 et 11 mars à Lille, et de la refondatio­n du parti.

Ça « ne servira à rien » pour Collard

Elle faisait aussi débat hier matin au sein du FN, le porte-parole Sébastien Chenu « espé[rant] » que le changement intervienn­e, Gilbert Collard jugeant, lui, que cela « ne servira[it] strictemen­t à rien ». Marine Le Pen avait plaidé, dimanche dans l’Orne, en faveur de ce changem ent de nom. Aura-t-il lieu ? « Probableme­nt. Je l’espère » , a répondu hier matin Sébastien Chenu, interrogé sur BFMTV par Jean-Jacques Bourdin. « Dans notre organisati­on, notre mode de fonctionne­ment, il faut tout revoir », mais « les adhérents vont le décider », a-t-il tranché. Invité sur LCP, le député apparenté FN du Gard Gilbert Collard a, lui, exprimé son opposition au changement : « Je suis très paradoxal. J’ai été le premier à dire qu’il fallait changer de nom. Et puis maintenant j’en arrive à me dire que ça ne servira strictemen­t à rien », a-t-il dit. « Je pensais que changer de nom favorisera­it le processus de dédiabolis­ation et puis je me rends compte que de toute manière, quel que soit notre nom, même si on s’appelait “la baie des anges”, on nous stigmatise­rait », a-t-il expliqué. Par ailleurs, Jean-Marie Le Pen resterat-il, après le 9 février, président d’honneur du parti qu’il a cofondé et présidé pendant près de quarante ans ? La cour d’appel de Versailles rendra, ce jour-là, son arrêt sur la demande d’exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front national en août 2015.

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