Catherine Deneuve lynchée sur les réseaux sociaux
Catherine Deneuve [photo AFP] a signé, mardi, avec une centaine de femmes, un manifeste qui affirme son rejet du « puritanisme » et d’un féminisme qui exprimerait une « haine des hommes ». En pleine affaire Weinstein, cette initiative, contre le politiquement correct ambiant, a continué, hier, à ne pas faire l’unanimité. auprès des féministes qui accusent les signataires de « mépriser » les victimes de violences sexuelles. Dans un texte publié hier matin sur le site francetvinfo, des militantes féministes ont accusé les signataires de la tribune controversée de vouloir « refermer la chape de plomb » soulevée par le scandale Weinstein. « Dès que l’égalité avance, même d’un demi-millimètre, de bonnes âmes nous alertent immédiatement sur le fait qu’on risquerait de tomber dans l’excès », écrivent une trentaine de féministes, dont Caroline De Haas, les journalistes Lauren Bastide et Giulia Foïs, la présidente des Chiennes de garde Marie-Noëlle Bas, la psychiatre Muriel Salmona, ou de nombreuses militantes associatives. Ce texte a été rédigé en «réponse» à la tribune publiée dans Le Monde par un collectif d’écrivain(e)s, comédiennes, chercheuses, journalistes. qui affirment que « le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste ».
« Texte consternant » pour Ségolène Riyal
« L’argument de la “galanterie menacée” ressassé en réponse aux témoignages et aux cris de révolte des victimes de harcèlement est une escroquerie fascinante », a réagi l’essayiste Raphaël Glucksmann, hier, sur Twitter. Ségolène Royal rejoint ces indignés et parle, dans son tweet, d’un « texte consternant ». La ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a pour sa part qualifié la tribune de « pot-pourri » de réflexions « intéressantes » et d’autres « profondément choquantes ». Un passage du texte controversé invoquait le droit pour une femme « de veiller à ce que son salaire soit égal à celui d’un homme, mais de ne pas se sentir traumatisée à jamais par un frotteur dans le métro, même si cela est considéré comme un délit ». « Frotter un sexe d’homme contre une femme dans le métro sans son opinion, est une agression sexuelle qui vaut jusqu’à trois ans de prison et 75 000 € d’amende », a rappelé la ministre. La députée européenne LR Nadine Morano a, en revanche, apporté son soutien, indiquant sur Twitter qu’elle signerait cette tribune car « l’appel à la délation sur les réseaux sociaux est scandaleux ». Plus nuancée, l’ancienne patronne des patrons, Laurence Parisot, ne rejette pas ce texte en bloc mais trouve la tribune « datée » et « très ignorante de la réalité quotidienne des jeunes femmes d’aujourd’hui ».