Danièle Desens: La famille dans le sang
Interview La présidente de la Caisse d’allocations familiales vient de quitter son poste, au terme de presque trente ans de bons et loyaux services. Mais son action ne s’arrête pas là
La CAF, caisse d’allocations familiales n’avait plus de secret pour elle. En occupant le poste d’administratrice puis de viceprésidente, enfin, ces dernières années, de présidente comment pouvait-il en être autrement ? Aujourd’hui, tandis qu’elle vient d’enregistrer son e allocataire dans le département, Danièle Desens quitte la caisse avec le sentiment du devoir accompli et des projets déjà conjugués au futur. La famille, Danièle Desens, six fois maman et dix-sept grand-mère, l’a dans le sang depuis toujours.
Vous dites avoir le « sentiment du devoir accompli », cela signifie quoi pour vous aujourd’hui ?
J’estime avoir effectué deux beaux mandats. Avec le sentiment d’être réellement venue en aide. En cela, mon expérience a été pleinement satisfaisante.
En quoi a-t-elle consisté ?
Il y avait trois missions essentielles : la gestion du budget, l’organisation de commissions pour l’aide aux familles et l’aide apportée aux projets des communes et des associations dans les domaines de la petite enfance, du social et des centres de loisirs par exemple.
On vous a effectivement souvent croisée sur des inaugurations de nouvelles structures. Vous n’apportiez pas uniquement une aide financière à leur réalisation n’est-ce-pas ?
Non. Et c’est une évolution que j’ai souhaité apporter au cours de mes mandats : la CAF ne doit pas être uniquement un partenaire financier. Nous avons, au sein de notre équipe de cinq cents personnes, des techniciens très compétents et formés qui peuvent aider tout au long des projets.
Des techniciens qui proposent quoi concrètement ? Des études de besoins sur les territoires, des accompagnements dans le montage administratif et technique des dossiers.
Et après cela, c’est le conseil d’administration de la CAF qui tranche donc.
Oui. C’est lui qui dit oui ou non au projet.
Quelques exemples ?
Des crèches -– et nous en avons accompagné quelques-unes à Cannes ou à Nice, par exemple. Des microcrèches aussi qui sont des structures très pratiques et flexibles : nous en avons monté une à Isola , des centres loisirs, des actions sociales, etc.
D’autres actions que vous avez menées au cours de ce mandat et dont vous êtes fière ? J’ai fait signer aux communes du département la charte de l’accueil des enfants polyhandicapés.
Qu’allez-vous faire maintenant ?
Je vais continuer à oeuvrer pour les familles. Je reste viceprésidente de l’UDAF (Union nationale des associations familiales) un poste que j’occupe depuis quelques années. Je suis également présidente d’une petite association, « Enfance et famille », qui oeuvre pour les familles d’enfants handicapés et qui a créé l’Edelweiss à Mougins, un centre d’accueil d’enfants polyhandicapés de quarante places. Mon prochain challenge sera de créer un pôle adulte dans ce centre. La question des adultes handicapés est tellement préoccupante ; il faut faire quelque chose ! C’est difficile, mais je suis têtue, j’y arriverai un jour.
La politique ?
Je suis élue au Cannet dans la majorité et je finirai ce mandat.
D’où vous vient ce profil si particulier ?
Depuis que je suis adolescente, je souhaite être utile, aider. Vers - ans, je passais déjà mon temps libre dans des centres pour enfants handicapés. Puis je me suis mariée. Je voulais avoir beaucoup d’enfants : j’en ai eu six qui m’ont donné dix-sept petits-enfants. La famille, aider les autres, c’est mon plaisir. Je suis comme cela…