Renaud Capuçon, une star du violon à la Scène
Ce soir à 20 h 30 « La Scène 55 » accueillera pour un concert événement l’orchestre de Cannes dirigé par Benjamin Lévy et le violoniste Renaud Capuçon. Nous avons rencontré celui qui est considéré au plan international comme l’un des plus talentueux solistes de sa génération et qui mène une carrière planétaire. Invité des plus grands orchestres, des salles et des festivals les plus prestigieux, Renaud Capuçon porte un regard humble et respectueux sur un art qu’il maîtrise au plus haut niveau et qu’il offre à ceux qui l’écoutent comme un cadeau essentiel.
Regard sur une vie en musique
Beaucoup de nouveautés pour ce concert ?
Oui, d’abord parce que je vais découvrir pour la première fois la salle de la Scène de Mougins. Ensuite, parce que si je connais la qualité de l’orchestre de Cannes avec lequel j’ai donné de nombreux concerts depuis ans, je suis heureux pour la première fois de jouer sous la direction de Benjamin Lévy, qui est un jeune chef de talent qui va apporter un véritable sang neuf à cette formation. Ce sera une belle rencontre !
Vous allez interpréter le concerto n° en sol majeur, KV de Mozart ?
Oui, il se trouve que cette période de ma carrière est particulièrement tournée vers Mozart puisque je suis actuellement sur une intégrale des concerti avec la « Camerata de Salzbourg » que nous allons donner notamment à Berlin et dans toute l’Europe, et en même temps sur une intégrale des seize sonates violon et piano avec le pianiste Kit Armstrong qui est un formidable musicien. C’est aussi une joie pour moi de jouer ce troisième concerto qui est l’un des plus beaux et des plus lumineux et qui convient parfaitement à un orchestre tel que l’orchestre de Cannes qui est brillant. J’aime varier mes répertoires mais j’aime aussi privilégier ces parcours qui me rapprochent de ces compositeurs. Deux intégrales Mozart, c’est un sommet !
Quelle est votre actualité ?
J’arrive de Los Angeles où je viens de jouer avec le Los Angeles Philharmonic dans cette salle extraordinaire qu’est le Disney Concert Hall, le concerto « Mar’eh » de Matthias Pintscher. Je viens aussi d’enregistrer pour Erato, les deux concerti de Bartok avec le London Symphony Orchestra sous la direction de François-Xavier Roth avec qui j’assurerai l’ouverture de mon festival de Pâques à Aix-enProvence le mars. C’est une aventure formidable depuis ans que ce festival qui s’est maintenant inscrit dans le paysage national et international, avec de fort beaux partages comme celui de ce concert Debussy que nous donnerons le avril avec Martha Argerich et Daniel Barenboïm. Et puis j’ai la chance de fêter mes quarante-deux ans au Festspielhaus de Salzbourg avec Mozart et l’orchestre Philharmonique de Vienne. Ce sera le janvier et c’est un magnifique cadeau!
Dans cette formidable carrière que vous menez il y a d’autres temps forts ?
Il y a l’enseignement. Il y a trois ans, au-delà des master class que j’ai données dans le monde entier, j’ai décidé de consacrer du temps à la transmission au sein de la Haute École de Lausanne. J’y suis tous les quinze jours et je consacre une heure à chacun de mes neuf élèves. En enseignant, je me réapproprie en quelque sorte tout ce que j’ai appris. C’est une reformulation, une remise en question qui me fait un bien fou. J’apprends aussi beaucoup et c’est un bonheur. Cela fait partie intégrante de ma vie de musicien.
Il y a aussi le quatuor que vous avez formé ?
Certainement. Avec Guillaume Chillemme, Adrien La Marca et Edgar Moreau, ce partage est aussi pour moi une évidence. Nous travaillons ensemble par périodes et chaque fois que nous nous retrouvons, nous nous enrichissons de nos différences de génération et nous évoluons au gré de nos pérégrinations artistiques personnelles. Là aussi l’expérience est formidable car nous avons trouvé une sonorité de quatuor qui est constante sans être figée. C’est aussi cela la musique et la vie !