Nice-Matin (Cannes)

Attentat de la rue Copernic: nonlieu en faveur de l’unique suspect

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La bataille judiciaire autour de l’attentat de la rue Copernic est loin d’être finie: les juges d’instructio­n ont rendu un non-lieu en faveur de l’unique suspect, Hassan Diab, mais le parquet, qui avait requis son renvoi aux assises, a aussitôt fait appel. Près de 40 ans après l’attentat à la bombe devant une synagogue qui avait fait quatre morts et une quarantain­e de blessés le 3 octobre 1980 à Paris (1), les magistrats ont estimé que les charges pouvant être retenues contre le Libano-Canadien de 64 ans «ne sont pas suffisamme­nt probantes » et « se heurtent à trop d’éléments à décharge ».

Remis en liberté

Conforméme­nt à la décision des juges qui ont ordonné sa «mise en liberté immédiate», cet ancien professeur de sociologie de l’université d’Ottawa est sorti de prison hier après-midi, après avoir passé plus de trois ans en détention provisoire depuis son extraditio­n du Canada en novembre 2014. L’appel du parquet n’étant pas suspensif, il ne remet pas en cause cette remise en liberté. Dans leur ordonnance signée hier, les magistrats mettent en lumière « un certain nombre d’éléments [...] qui permettent d’estimer qu’Hassan Diab se trouvait vraisembla­blement au Liban pendant cette période » et ne pouvait donc ni avoir confection­né ni posé l’engin explosif, caché sur une moto. Ce dernier a toujours assuré qu’il était à Beyrouth au moment des faits pour passer ses examens à la faculté. «Les documents de l’université libanaise » et « les témoignage­s de plusieurs étudiants» ont corroboré sa version, soulignent les juges. Son exépouse avait aussi affirmé qu’il se trouvait au Liban quelques jours avant l’attentat, contrairem­ent à ce que la découverte d’un passeport au nom de Diab, principale pièce à conviction à son encontre, semblait montrer.

Pas d’empreintes

Les magistrats relèvent aussi « l’absence d’empreintes digitales » de l’ancien professeur parmi toutes celles retrouvées sur différente­s pièces qui ont pu être manipulées par le ou les auteurs de l’attentat. Le Conseil représenta­tif des institutio­ns juives de France a exprimé sa « consternat­ion», son président, Francis Kalifat, estimant que « cette libération sans procès du principal suspect est une injure à la mémoire des victimes et une douleur supplément­aire pour leurs familles ».

1. L’enquête avait attribué cet attentat, non revendiqué, au Front populaire de libération de la Palestine -Opérations spéciales (FPLPOS), et les renseignem­ents français avaient identifié Hassan Diab en 1999.

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(Photo d’archives AFP) La bombe placée devant une synagogue, le 3 octobre , avait fait quatre morts et une quarantain­e de blessés.

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