Nice-Matin (Cannes)

«Touche pas à mon cirque »

La princesse Stéphanie a ouvert hier le 42e festival de Monte-Carlo, qui célèbre les 250 ans du cirque. Une discipline où elle espère continuer à voir des numéros avec des animaux

- Propos recueillis par Cédric VÉRANY cverany@monacomati­n.mc Photos : Jean-François OTTONELLO

« Je me battrai jusqu’au bout pour que le cirque demeure avec les animaux », s’insurge la princesse Stéphanie de Monaco Elle défend les dresseurs et met en cause « une minorité d’activistes » qui veut « imposer sa manière de penser ».

La machine est lancée. Le 42e festival internatio­nal du cirque de Monte-Carlo a ouvert ses portes, hier soir, pour quinze représenta­tions jusqu’au 28 janvier. À la manoeuvre et à la présidence de l’événement, depuis 2005, la princesse Stéphanie est sur tous les fronts. Elle a sélectionn­é la trentaine de troupes venues du monde entier pour prendre part à la compétitio­n dans ce festival, l’un des plus grands et prestigieu­x au monde. Un festival qui rend cette année hommage à Philip Astley. Ce cavalier de l’armée britanniqu­e, il y a 250 ans, en dessinant une piste ronde de 13 mètres de diamètre aux abords du pont de Westminste­r à Londres – et en engageant jongleurs, équilibris­tes, funambules et dresseurs de chiens, a créé le cirque moderne. Une discipline qui demeure, deux siècles et demi plus tard. « On a voulu célébrer cet anniversai­re, en espérant que dans 250 ans, le cirque demeurera tel qu’on le connaît avec la magie que l’on retrouve dans tous ses numéros », commente la princesse Stéphanie. Qui, entre deux répétition­s, a livré ses impression­s sur cette 42e édition.

Comment le festival, pour cette e édition, se renouvelle-t-il ?

Il y a une nouvelle énergie dans le monde du cirque. Nous avons cette année des numéros exceptionn­els d’écoles de cirque chinoises. Mais aussi deux numéros primés à New Generation, le festival junior, qui est un vivier incroyable d’artistes. C’est un honneur de voir ces jeunes qui ont le niveau pour participer au festival des grands. Puis nous essayons, chaque année, d’avoir des numéros que l’on n’a pas vu ailleurs. Exemple, avec la performanc­e exceptionn­elle de la famille Richter et une trentaine d’animaux en piste. C’est unique au monde, d’autant plus que le métier des dresseurs est aujourd’hui difficile avec les reproches de certains activistes, qui ne connaissen­t pas le monde du cirque et qui s’opposent à leur travail.

Ces critiques éprouvente­lles le festival et le monde du cirque en général ?

À Monaco, les animaux sont considérés comme des artistes à part entière et font partie de la grande famille du cirque. C’est pour cela aussi que nous organisons l’open doors (ce samedi à  heures sous le chapiteau), avec les dresseurs et notre vétérinair­e, pour proposer au public de voir gratuiteme­nt comment les profession­nels travaillen­t avec des animaux. Les gens qui critiquent ne viennent pas voir comment vivent les artistes avec leurs animaux. C’est une vie dévouée aux animaux, c’est du  heures sur , sans vacances ! Ils donneraien­t leurs vies pour leurs animaux. Les pétitions, ils peuvent en faire autant qu’ils veulent, je me battrai jusqu’au bout pour que le cirque demeure avec les animaux. Cela fait partie de notre patrimoine culturel, depuis  ans.

Comment expliquez-vous cette pression régulière pour l’interdicti­on des animaux dans le monde du cirque ?

C’est un manque d’informatio­n et d’éducation. Je trouve ça scandaleux, dans nos pays démocratiq­ues, qu’une minorité de personnes veuille décider et imposer leur manière de penser à une majorité. À Monaco, notre chapiteau est plein parce que nous avons des animaux. Les gens ont envie de voir des numéros avec des animaux. Pour n’importe quel enfant ou amateur, le cirque ce sont les acrobates, les clowns, les animaux. Et cela fait plusieurs années que le prix du public revient à un numéro avec des animaux, ce n’est pas anodin !

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La princesse Stéphanie, complice avec la jeune girafe de József et Merrylu Richter, au moment des répétition­s.
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Entourée de son frère, le prince Albert II, sa fille Pauline, et son fils Louis et sa compagne Marie, la princesse Stéphanie a présidé, hier, la soirée d’ouverture du e festival internatio­nal du cirque de Monte-Carlo.

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