Konopnicki, l’homme qui monte
Il a succédé, le 1er novembre dernier, à Henri Leroy au sein de l’assemblée départementale. À 37 ans, David Konopnicki est un peu l’homme qui monte dans le Landerneau politique. Et comme on le connaît peu, place aux présentations...
Votre parcours ?
Je suis né à Nice. J’ai baigné dans la vie publique et politique dès le plus jeune âge. Mon modèle était mon grand-père paternel, engagé dans la Résistance. C’était un immigré polonais qui a obtenu un certain nombre de décorations que je conserve encore dans mon bureau. Un gaulliste convaincu qui m’a inculqué une certaine culture politique.
Vous êtes, paraît-il, bardé de diplômes ?
J’ai eu la chance de pouvoir faire des études. Je suis un produit de l’école républicaine et de l’université française. J’ai eu mon bac, j’ai fait sciences-po à Grenoble. J’ai ensuite passé une année à Londres et j’ai finalisé mon projet pour me perfectionner dans la gestion administrative. J’ai obtenu un master d’administration des collectivités locales à Nice, et un master de communication politique à la Sorbonne à Paris.
Et ensuite ?
Il a fallu chercher du travail. J’avais la volonté de revenir dans mon département d’origine et j’ai donc tapé aux portes, regardé les annonces, et c’est Henri Leroy qui m’a donné ma chance après m’avoir auditionné. Je suis entré à la mairie de Mandelieu le janvier . Douze ans plus tard, j’ai la chance d’assumer la fonction de manager général aux côtés d’une équipe administrative formidable. En , Henri Leroy m’a proposé, lors des élections départementales, d’être son remplaçant ce qui est, quelque part, la reconnaissance du travail qui a été le mien pour la Ville, et nous avons remporté ensemble ces élections au premier tour.
Votre premier poste à la mairie ?
J’ai démarré en tant que conseiller technique, au cabinet du maire. Petit clin d’oeil du destin, ma première mission a été de plancher sur le contrat de plan communes-département. Nous avions obtenu près de M€ de subventions dans ce cadre-là. En , j’ai été nommé directeur de cabinet adjoint, puis directeur. Et en , au regard de toutes les contraintes extérieures et de notre volonté de simplifier notre administration communale, nous avons décidé de fusionner la direction générale des services et le cabinet du maire.
Ce titre de manager général d’une mairie, c’est peu banal... Il y a d’autres exemples où le directeur de cabinet est aussi DGS : Fréjus, Mougins. C’est aussi le cas au département. Vous savez, la difficulté est plus grande lorsqu’une structure hiérarchique pyramidale est en place. Cela éloigne les services les uns des autres. Chez nous, c’est l’addition du travail de tous les services qui fait les bons projets. Donc, c’est une aventure collective. On a voulu marquer notre volonté d’agir sur la compétence des hommes et des femmes qui composent notre administration communale, et sortir du carcan administratif hiérarchique.
Votre rôle est à la fois politique et administratif. Ce mélange des genres n’est pas compliqué?
Pas du tout. C’est complémentaire. On est à l’échelle d’une commune et la commune c’est la collectivité de proximité par définition. Le politique doit s’adresser à la population, mais c’est aussi le rôle des cadres administratifs, notamment pour faire bien comprendre ce qu’est le service public.
Vous ne possédez pas les diplômes administratifs correspondant à la fonction que vous occupez. Cela n’a pas fait jaser en interne?
J’ai été formé à la gestion publique. Et si je n’ai pas passé les concours administratifs, c’est volontairement, parce que je voulais lier mon destin à un mandat de maire. Je ne peux pas dire: “Monsieur le maire, mon engagement est total auprès de vous mais quelque part je m’enferme dans la sécurité de l’emploi”. À un moment donné, il faut savoir faire montre de loyauté envers un élu qui lui, tous les six ans, est confronté au suffrage universel. Moi je suis parti de la base. J’ai gravi les échelons parce que j’ai travaillé, parce que j’ai tout donné pour cette commune et cette équipe. Si j’ai été accepté par les agents communaux, c’est parce qu’ils reconnaissent en moi un sens du travail, un sens des valeurs et aussi quelqu’un capable d’incarner un cap, cela dans le respect mutuel.
Sébastien Leroy à la tête de la Ville ?
Il incarne un changement dans la continuité ou une continuité dans le changement... Il est motivé par une volonté de servir la population. Il a apporté la modernité de sa génération et il a un projet à moyen et long terme. C’est un garçon intelligent, posé. Mon engagement sera total à ses côtés et je suis convaincu qu’il a tous les atouts pour réussir. Ce sera un très grand maire de Mandelieu-La Napoule.
Vous êtes un proche d’Henri Leroy. Depuis qu’il est sénateur, vous continuez à l’épauler?
Je suis un passionné et les travaux législatifs m’intéressent pleinement. Je regarde ce qu’il fait, j’échange avec son staff parlementaire. On travaille avec lui sur un certain nombre de problématiques, donc, forcément, l’exemple mandolocien peut servir pour la rédaction de la loi, pour des questions au gouvernement, etc.
Vous voilà conseiller départemental, manager de la Ville, responsable LR de la e circonscription. N’est-ce pas trop?
C’est une question de motivation et d’organisation. Il faut faire des efforts, parfois au détriment de sa vie de loisirs et privée, mais quand on veut des responsabilités, il faut assumer. C’est un choix personnel. Il y a aussi une complémentarité dans toutes ces actions. Le rôle d’un conseiller départemental, c’est de soutenir les
‘‘ projets des communes du canton. C’est aussi soutenir la vie associative. Et comme je connais bien la Ville et ses réalités, je suis performant.
Votre arrivée au sein de l’assemblée départementale ?
C’est une fierté. J’ai pensé à mon grand-père, à ma famille et je me suis dit qu’avoir un mandat de la République, ça voulait dire beaucoup pour moi. Quand on a un mandat, ça renforce le devoir qui est le nôtre dans l’engagement et l’implication vis-à-vis de nos concitoyens. Après, la réalité c’est faire les choses. Je travaille sur l’inondabilité, les plans de prévention des risques, sur les collèges de la commune, le numérique et je siège à la commission des finances avec Eric Ciotti.
L’accompagnement des projets communaux par le Département vous paraît satisfaisant ?
Tous les ans, il y a une consultation citoyenne faite par le maire de Mandelieu et les Mandolociens reconnaissent le conseil départemental comme le premier partenaire institutionnel. Cela veut dire que le Département est présent et reconnu par une population alors même que, la plupart du temps, les collectivités autres que communale peuvent souffrir d’un déficit de notoriété. Le Département, c’est , àM € de financement annuel. Ce sont des participations sur des projets d’envergure comme le centre-ville à hauteur de millions, le soutien à la vie associative, demain, le bord de mer, etc. Ces subventions, ce sont des recettes d’investissement qui permettent d’avoir une gestion saine et de financer un certain nombre de projets sans appel à la fiscalité locale et sans recours à l’emprunt.
Il ne faut donc pas faire disparaître les départements...
Ils sont nés en . C’est notre Histoire. Ils incarnent toute la solidarité humaine et territoriale. Au contraire, il faut encourager les politiques départementales. C’est un échelon précieux. Que seraient le moyen et le haut pays des AlpesMaritimes sans le Département?
Laurent Wauquiez, c’est le meilleur choix pour les Républicains ?
L’avenir le dira. Mais c’est le choix qui s’imposait parce que la droite républicaine est en pleine reconstruction et nous avons besoin d’un guide. Il fait partie des responsables politiques qui ont de l’expérience. Il a un projet qu’il veut porter de manière collégiale, en association avec toutes les sensibilités de la droite républicaine et les militants. Il incarne une voix de la droite qui s’assume et est porteur d’un projet de redressement du pays qui permettra aux Républicains de redevenir la première force d’opposition sans laisser d’espace à l’extrême gauche et à l’extrême droite.
Dans la e circonscription que vous dirigez, les tensions sont définitivement apaisées ?
Nous la dirigeons avec tous les maires et avec un représentant issu des militants que je suis. C’est une collégialité qui permet de faire vivre le débat, de faire entendre des voix qui peuvent être différentes à des moments mais qui se rassemblent quand il le faut pour travailler ensemble et agir.
L’avenir de David Konopnicki ?
Mon ambition, c’est qu’en nous puissions reconduire Sébastien Leroy à la tête de notre commune et je serai à ses côtés pour l’accompagner avec le rassemblement le plus large possible de tous les Mandolociens et Napoulois. Mon ambition, c’est poursuivre le chemin que nous avons tracé ensemble. Et à titre personnel, j’aimerais vraiment réussir ma mission de conseiller départemental. Là aussi, ce sont les citoyens qui décideront. Si on réussit tout cela, ça voudra dire que l’on aura bien agi dans le territoire.