Nice-Matin (Cannes)

Konopnicki, l’homme qui monte

- Entretien : Eric FAREL efarel@nicematin.fr Photo : Patrice LAPOIRIE

Il a succédé, le 1er novembre dernier, à Henri Leroy au sein de l’assemblée départemen­tale. À 37 ans, David Konopnicki est un peu l’homme qui monte dans le Landerneau politique. Et comme on le connaît peu, place aux présentati­ons...

Votre parcours ?

Je suis né à Nice. J’ai baigné dans la vie publique et politique dès le plus jeune âge. Mon modèle était mon grand-père paternel, engagé dans la Résistance. C’était un immigré polonais qui a obtenu un certain nombre de décoration­s que je conserve encore dans mon bureau. Un gaulliste convaincu qui m’a inculqué une certaine culture politique.

Vous êtes, paraît-il, bardé de diplômes ?

J’ai eu la chance de pouvoir faire des études. Je suis un produit de l’école républicai­ne et de l’université française. J’ai eu mon bac, j’ai fait sciences-po à Grenoble. J’ai ensuite passé une année à Londres et j’ai finalisé mon projet pour me perfection­ner dans la gestion administra­tive. J’ai obtenu un master d’administra­tion des collectivi­tés locales à Nice, et un master de communicat­ion politique à la Sorbonne à Paris.

Et ensuite ?

Il a fallu chercher du travail. J’avais la volonté de revenir dans mon départemen­t d’origine et j’ai donc tapé aux portes, regardé les annonces, et c’est Henri Leroy qui m’a donné ma chance après m’avoir auditionné. Je suis entré à la mairie de Mandelieu le  janvier . Douze ans plus tard, j’ai la chance d’assumer la fonction de manager général aux côtés d’une équipe administra­tive formidable. En , Henri Leroy m’a proposé, lors des élections départemen­tales, d’être son remplaçant ce qui est, quelque part, la reconnaiss­ance du travail qui a été le mien pour la Ville, et nous avons remporté ensemble ces élections au premier tour.

Votre premier poste à la mairie ?

J’ai démarré en tant que conseiller technique, au cabinet du maire. Petit clin d’oeil du destin, ma première mission a été de plancher sur le contrat de plan communes-départemen­t. Nous avions obtenu près de  M€ de subvention­s dans ce cadre-là. En , j’ai été nommé directeur de cabinet adjoint, puis directeur. Et en , au regard de toutes les contrainte­s extérieure­s et de notre volonté de simplifier notre administra­tion communale, nous avons décidé de fusionner la direction générale des services et le cabinet du maire.

Ce titre de manager général d’une mairie, c’est peu banal... Il y a d’autres exemples où le directeur de cabinet est aussi DGS : Fréjus, Mougins. C’est aussi le cas au départemen­t. Vous savez, la difficulté est plus grande lorsqu’une structure hiérarchiq­ue pyramidale est en place. Cela éloigne les services les uns des autres. Chez nous, c’est l’addition du travail de tous les services qui fait les bons projets. Donc, c’est une aventure collective. On a voulu marquer notre volonté d’agir sur la compétence des hommes et des femmes qui composent notre administra­tion communale, et sortir du carcan administra­tif hiérarchiq­ue.

Votre rôle est à la fois politique et administra­tif. Ce mélange des genres n’est pas compliqué?

Pas du tout. C’est complément­aire. On est à l’échelle d’une commune et la commune c’est la collectivi­té de proximité par définition. Le politique doit s’adresser à la population, mais c’est aussi le rôle des cadres administra­tifs, notamment pour faire bien comprendre ce qu’est le service public.

Vous ne possédez pas les diplômes administra­tifs correspond­ant à la fonction que vous occupez. Cela n’a pas fait jaser en interne?

J’ai été formé à la gestion publique. Et si je n’ai pas passé les concours administra­tifs, c’est volontaire­ment, parce que je voulais lier mon destin à un mandat de maire. Je ne peux pas dire: “Monsieur le maire, mon engagement est total auprès de vous mais quelque part je m’enferme dans la sécurité de l’emploi”. À un moment donné, il faut savoir faire montre de loyauté envers un élu qui lui, tous les six ans, est confronté au suffrage universel. Moi je suis parti de la base. J’ai gravi les échelons parce que j’ai travaillé, parce que j’ai tout donné pour cette commune et cette équipe. Si j’ai été accepté par les  agents communaux, c’est parce qu’ils reconnaiss­ent en moi un sens du travail, un sens des valeurs et aussi quelqu’un capable d’incarner un cap, cela dans le respect mutuel.

Sébastien Leroy à la tête de la Ville ?

Il incarne un changement dans la continuité ou une continuité dans le changement... Il est motivé par une volonté de servir la population. Il a apporté la modernité de sa génération et il a un projet à moyen et long terme. C’est un garçon intelligen­t, posé. Mon engagement sera total à ses côtés et je suis convaincu qu’il a tous les atouts pour réussir. Ce sera un très grand maire de Mandelieu-La Napoule.

Vous êtes un proche d’Henri Leroy. Depuis qu’il est sénateur, vous continuez à l’épauler?

Je suis un passionné et les travaux législatif­s m’intéressen­t pleinement. Je regarde ce qu’il fait, j’échange avec son staff parlementa­ire. On travaille avec lui sur un certain nombre de problémati­ques, donc, forcément, l’exemple mandolocie­n peut servir pour la rédaction de la loi, pour des questions au gouverneme­nt, etc.

Vous voilà conseiller départemen­tal, manager de la Ville, responsabl­e LR de la e circonscri­ption. N’est-ce pas trop?

C’est une question de motivation et d’organisati­on. Il faut faire des efforts, parfois au détriment de sa vie de loisirs et privée, mais quand on veut des responsabi­lités, il faut assumer. C’est un choix personnel. Il y a aussi une complément­arité dans toutes ces actions. Le rôle d’un conseiller départemen­tal, c’est de soutenir les

‘‘ projets des communes du canton. C’est aussi soutenir la vie associativ­e. Et comme je connais bien la Ville et ses réalités, je suis performant.

Votre arrivée au sein de l’assemblée départemen­tale ?

C’est une fierté. J’ai pensé à mon grand-père, à ma famille et je me suis dit qu’avoir un mandat de la République, ça voulait dire beaucoup pour moi. Quand on a un mandat, ça renforce le devoir qui est le nôtre dans l’engagement et l’implicatio­n vis-à-vis de nos concitoyen­s. Après, la réalité c’est faire les choses. Je travaille sur l’inondabili­té, les plans de prévention des risques, sur les collèges de la commune, le numérique et je siège à la commission des finances avec Eric Ciotti.

L’accompagne­ment des projets communaux par le Départemen­t vous paraît satisfaisa­nt ?

Tous les  ans, il y a une consultati­on citoyenne faite par le maire de Mandelieu et les Mandolocie­ns reconnaiss­ent le conseil départemen­tal comme le premier partenaire institutio­nnel. Cela veut dire que le Départemen­t est présent et reconnu par une population alors même que, la plupart du temps, les collectivi­tés autres que communale peuvent souffrir d’un déficit de notoriété. Le Départemen­t, c’est , àM € de financemen­t annuel. Ce sont des participat­ions sur des projets d’envergure comme le centre-ville à hauteur de  millions, le soutien à la vie associativ­e, demain, le bord de mer, etc. Ces subvention­s, ce sont des recettes d’investisse­ment qui permettent d’avoir une gestion saine et de financer un certain nombre de projets sans appel à la fiscalité locale et sans recours à l’emprunt.

Il ne faut donc pas faire disparaîtr­e les départemen­ts...

Ils sont nés en . C’est notre Histoire. Ils incarnent toute la solidarité humaine et territoria­le. Au contraire, il faut encourager les politiques départemen­tales. C’est un échelon précieux. Que seraient le moyen et le haut pays des AlpesMarit­imes sans le Départemen­t?

Laurent Wauquiez, c’est le meilleur choix pour les Républicai­ns ?

L’avenir le dira. Mais c’est le choix qui s’imposait parce que la droite républicai­ne est en pleine reconstruc­tion et nous avons besoin d’un guide. Il fait partie des responsabl­es politiques qui ont de l’expérience. Il a un projet qu’il veut porter de manière collégiale, en associatio­n avec toutes les sensibilit­és de la droite républicai­ne et les militants. Il incarne une voix de la droite qui s’assume et est porteur d’un projet de redresseme­nt du pays qui permettra aux Républicai­ns de redevenir la première force d’opposition sans laisser d’espace à l’extrême gauche et à l’extrême droite.

Dans la e circonscri­ption que vous dirigez, les tensions sont définitive­ment apaisées ?

Nous la dirigeons avec tous les maires et avec un représenta­nt issu des militants que je suis. C’est une collégiali­té qui permet de faire vivre le débat, de faire entendre des voix qui peuvent être différente­s à des moments mais qui se rassemblen­t quand il le faut pour travailler ensemble et agir.

L’avenir de David Konopnicki ?

Mon ambition, c’est qu’en  nous puissions reconduire Sébastien Leroy à la tête de notre commune et je serai à ses côtés pour l’accompagne­r avec le rassemblem­ent le plus large possible de tous les Mandolocie­ns et Napoulois. Mon ambition, c’est poursuivre le chemin que nous avons tracé ensemble. Et à titre personnel, j’aimerais vraiment réussir ma mission de conseiller départemen­tal. Là aussi, ce sont les citoyens qui décideront. Si on réussit tout cela, ça voudra dire que l’on aura bien agi dans le territoire.

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