Nice-Matin (Cannes)

Andrew Graham : « J’aimerais monter un spectacle avec des danseurs handicapés » MOUGINS

- ISABELLE VARITTO Contact : graham.andrew@live.com; site : www.andrewgrah­amdance.com

Le public vient de le découvrir dans le rôle du récitant de «Babar le petit éléphant», adaptation de l’oeuvre originale de Jean Brunhoff, sur une musique de Francis Poulenc. Une pure poésie qu’Andrew Graham, a voulu interpréte­r pour la compagnie Auteuil zéro 4 virgule 7, par affection pour un personnage qui a marqué son enfance. Mais le jeune homme, dont la mère est mouginoise, est avant tout un danseur épris de mouvement et non d’esthétique. Il nous en dit plus sur ses nombreux projets...

Qu’est-ce qui vous passionne dans le personnage de Babar ?

C’est un personnage que j’aimais beaucoup enfant, parce que, sans doute, malgré ce qu’il subit de difficile au départ, il sort de la forêt et il arrive à être heureux. C’est un beau symbole.

Quel genre d’artiste êtes-vous ?

Je ne suis pas un danseur typique, d’abord parce que je ne suis pas attiré par l’esthétique des corps. Ce qui m’intéresse, c’est le mouvement. Il possède une propriété inexplicab­le : un langage sans mot qui se suffit et signifie beaucoup.

Quel lien entre Babar et la danse ?

Ce spectacle est du théâtre physique avec des bouts de textes. Il mêle les épisodes musicaux et la narration. J’interprète la musique avec mon corps. Par cette première, on espère amener des programmat­eurs à acheter le spectacle.

Vous avez d’autres projets ?

Oui. Ce que je souhaite, c’est monter des spectacles inclusifs avec des danseurs handicapés ou pas, mettre en scène des corps différents, et développer une double carrière : en France et en Europe, et aussi en Angleterre et dans le Commonweal­th. Cela me correspond bien puisque je suis des deux cultures par ma mère française et mon père anglais.

Vous avez quelque chose de précis en tête ?

J’aimerais monter un spectacle chanté et dansé, interprété par cinq danseurs handicapés, accessible­s aux sourds et aux aveugles. Pour y parvenir, le langage des signes fait partie de la chorégraph­ie et la chanson décrit les mouvements. À côté de cela, j’enseigne beaucoup et je souhaite proposer aux associatio­ns qui s’occupent du handicap des ateliers inclusifs de danse.

 ?? (Photo I. V.) ?? Andrew Graham a fréquenté l’école des Cabrières, le collège des Campelière­s, puis le lycée Bristol avant de se former à la danse contempora­ine à Londres.
(Photo I. V.) Andrew Graham a fréquenté l’école des Cabrières, le collège des Campelière­s, puis le lycée Bristol avant de se former à la danse contempora­ine à Londres.

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