Nice-Matin (Cannes)

Bientôt  ans qu’ils louent un appartemen­t insalubre

Marie-Rose Weiss et Pascal Blain vivent dans un logement sujet aux fuites d’eau et dont les murs sont couverts de moisissure­s. Ils cherchent une solution de relogement mais sont livrés à eux-mêmes

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Des seaux et des bassines pour recueillir chaque goutte d’eau qui tombe, des serpillièr­es pour éponger le reste. Rose-Marie Weiss et Pascal Blain vivent un véritable calvaire, chez eux, les jours de pluie. Et quand ce n’est pas la météo, c’est la salle de bain de la voisine du dessus qui infiltre les murs. Leur logement de la résidence Le Riviera, situé au bord de la route de Nice, à un jet de pierre du parc de Vaugrenier, est insalubre depuis que les moisissure­s grimpent aux cloisons et que le plafond laisse régulièrem­ent ruisseler des perles d’eau. Ce n’est pas nouveau. Rose-Marie et Pascal ont emménagé ici il y a bientôt dix ans. Et selon les deux locataires, le moisi et les fuites sont légion depuis leur arrivée. «Une fuite vient de la terrasse de notre voisine du dessus, désespère Rose-Marie. Avec le moisi sur les murs, ça date de quelques semaines à peine après notre emménageme­nt, en 2008. Pour la fuite, on nous a dit que des travaux avaient été faits… mais ça continue de couler. »

« On a décidé de ne plus payer le loyer »

En juin dernier, c’est carrément un morceau du plafond qui se fait la malle dans la chambre du couple, laissant de l’eau s’échapper au-dessus du tableau électrique. Une situation invivable et dangereuse qui dure depuis trop longtemps, et dans laquelle Marie-Rose Weiss et Pascal Blain sont embourbés jusqu’au cou. Surtout qu’après de nombreuses démarches, des reconnaiss­ances d’insalubrit­é de la part d’experts et même une indemnisat­ion après les inondation­s du 3 octobre 2015 (lire par ailleurs), ils ne savent plus vers qui se tourner afin de bénéficier d’une aide. La Ville a bien tenté d’alerter la préfecture, et des arrêtés préfectora­ux ont été pris sans qu’une solution de relogement ne soit proposée. Et cela alors que propriétai­res – de l’appartemen­t en question et de celui du dessus – et syndic se renvoient la balle. « On a décidé, il y a quatre mois, de ne plus payer le loyer. On veut faire pression pour que les travaux nécessaire­s soient faits. Mais même ça, ça ne marche pas… on devrait au moins être relogés. »

L’avocat : « Rien ne va dans ce dossier»

Un ingénieur territoria­l assermenté statuait déjà en 2011 sur l’état sanitaire dangereux du logement : « Cette situation, en raison de la proliférat­ion abondante de moisissure­s et d’un moyen de chauffage insuffisan­t est préjudicia­ble à la santé des occupants ». Constat corroboré par les services municipaux en 2012. Malgré la réception des travaux d’étanchéité des terrasses fin 2015, la mairie d’Antibes constate, une nouvelle fois, le 3 juin 2016: « un faux plafond menaçant de s’effondrer, des désordres pathologiq­ues provenant de la terrasse située audessus de l’appartemen­t concerné et un risque d’aggravatio­n sur la partie mezzanine ». Personne ne conteste donc l’incohérenc­e de ce dossier, ni les risques sanitaires encourus par les locataires. Pourtant, rien ne change. «Ils vivent ici depuis des années, réagit leur avocat. Rien ne va dans ce dossier. La mairie d’Antibes semble avoir fait son travail. Le préfet a pris un arrêté… mais il n’y a rien derrière. Il faut aller au bout de la mesure en notifiant l’insalubrit­é du logement au propriétai­re, afin que les deux locataires soient relogés. »

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(Photos Eric Ottino) Rose-Marie Weiss et Pascal Blain se sont installés en  dans la résidence Le Riviera.

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