Nice-Matin (Cannes)

CYCLISME Trarieux, l’heure est venue Retour à Roanne pour Raibaud

Très grand talent du VTT, médaillé mondial chez les Juniors en 2010, le Niçois va découvrir le monde profession­nel sur route cette saison. Cela commence aujourd’hui aux Emirats arabes unis

- R.L. ROMAIN LARONCHE

Julien Trarieux va vivre ses premières heures comme cycliste profession­nel aujourd’hui au Moyen-Orient. Courir au niveau internatio­nal, l’Azuréen y est habitué depuis des années. Très grand talent du VTT, champion de France de cross-country chez les Juniors comme chez les Espoirs, vice-champion du monde en 2010, le vététiste formé à Levens était attendu depuis son adolescenc­e. Ce ne sera pas en VTT, mais sur route. Delko-Marseille lui a offert un contrat profession­nel de deux ans. « C’est un coureur qui a eu un parcours atypique, avec des très hauts et des bas, estime Frédéric Rostaing, son nouveau manager général. Mais c’est un tempéramen­t et un talent. Et il a vécu une dernière saison studieuse à l’AVC Aix (en DN1), d’où notre décision de lui confier cette place ». Pour l’Azuréen de 25 ans, le parcours vers le profession­nalisme a peut-être été plus long qu’attendu. La faute à de nombreuses blessures, l’envie de vivre une jeunesse normale, mais aussi un sérieux accident de la circulatio­n, Après des semaines de tergiversa­tions, la situation des coureurs de l’Armée de Terre est en train de se régler. La formation, qui était en Conti pro depuis 2015, ayant décidé de ne pas repartir en 2018 a laissé, du jour au lendemain, 13 coureurs profession­nels - dont l’Azuréen Jimmy Raibaud - dans la difficulté. Un accord ayant finalement été trouvé entre Michel Caillot, le président de la Fédération française de cyclisme, Marc Madiot, celui de la Ligue nationale de cyclisme et le ministère de la Défense, les coureurs ont pu s’engager dans d’autres formations amateurs tout en continuant à être payés pendant un an par l’Armée. Depuis quelques jours, Jimmy Raibaud a donc rejoint le club du CR4C Roanne. Des retrouvail­les puisque le coureur avait qui l’avait laissé avec trois vertèbres cervicales cassées et des ligaments arrachés... « Je pense que j’arrive au bon âge, glisse l’ancien porté les couleurs du club de DN1 de 2010 à 2014, où il était notamment devenu champion de France amateurs (2012). « Je retrouve mon club “formateur”, une belle équipe de DN1, avec un bon effectif, composé de jeunes ambitieux. Je serai le plus “vieux” » glisse celui qui a retrouvé ses nouveaux coéquipier­s en stage à Calpe depuis lundi. « C’est quand même un retour en arrière, c’est d’autant plus dommage que je sortais d’une belle saison, mais on fera les comptes à la fin de l’année ».

« Je ne viens pas pour gagner toutes les courses »

Après trois saisons chez les profession­nels, le coureur formé à l’US Cagnes et à l’OCCA va donc retrouver un circuit un peu moins glorieux. Cela débutera au mois de février coursier du Sprinter club de Nice. Passer pro à 20 ans, ce n’est pas rendre service non plus. En tout cas je ne m’inquiète pas pour ça. avec les Boucles du Haut Var. « Je n’avais pas envie de m’arrêter là-dessus. Je reste bien motivé j’ai envie de me faire plaisir. Je suis content de mon choix et les dirigeants aussi, ils cherchaien­t ça fait 5-6 ans que je suis cycliste à 100% et un an et demi que je fais uniquement de la route pour pouvoir passer pro. C’était le but, J’y suis parvenu, un coureur avec de l’expérience, ça manquait au groupe ». Avec son CV et son vécu du monde profession­nel, Jimmy arrive forcément avec un statut particulie­r c’est une bonne récompense pour moi-même ».

Rostaing : « Un profil à la Péraud »

Chez les Provençaux, son rôle ne sera pas celui d’un simple équipier. Celui qui vit à Cannes aura aussi l’occasion de saisir sa chance. « On a la conviction qu’il peut réaliser de belles choses, reprend Frédéric Rostaing. Il y a beaucoup de travail pour viser l’excellence. Il a encore tout à prouver et arrive avec le statut d’un jeune qui entre dans l’équipe, mais je suis aussi optimiste pour ce qu’il peut apporter au groupe et même individuel­lement. Etre une révélation, c’est possible. Il faudra qu’il soit acteur quand il aura quartier libre. En tout cas, il n’a aucune limite à se fixer ». dans l’équipe rhône-alpine. « Je serai leader ou capitaine de route, car il y a aussi d’autres coureurs prometteur­s, comme Simon Guglielmi, qui est en équipe de France Espoirs. Je ne viens pas là pour gagner toutes les courses. Le collectif primera. J’aurai besoin des autres coureurs, comme ils auront besoin de moi ». Si tout se passe bien pour le natif de Cannes, la possibilit­é de réintégrer le monde pro à la fin de la saison existe. « Evidemment que c’est mon but personnel. J’arrive en bonne condition, j’ai bien bossé cet hiver et j’espère qu’on va vite créer une bonne dynamique ». Ce ne serait que justice pour un coureur qui s’est fait sortir de l’élite du cyclisme sur une décision seulement politique. Et pour cause, Trarieux n’est pas le premier venu. Certes, sur route, son palmarès reste modeste. mais en VTT il a déjà remporté la TransV devant Absalon ou le Roc marathon, une référence de la discipline. « Jean-Christophe Péraud est bien passé pro sur la route à plus de 30 ans (33), rappelle son nouveau manager dans la Conti pro. Julien a un profil similaire, en ayant pratiqué le VTT à haut niveau. ça prouve qu’un parcours atypique peut mener à de grandes choses » « Ce vécu de vététiste, c’est un plus en terme d’agilité, d’explosivit­é. J’arrive peut-être à aller plus loin dans l’effort, car je suis habitué à courir dans la zone rouge », pense ce coureur qui se définit comme « passe-partout. Je suis limité au sprint et je n’aime pas les cols, mais sur des parcours vallonnés et en cas d’arrivée en petit groupe, ça peut me sourire ». Cela commence dès aujourd’hui au Moyen-Orient, sur des routes escarpées. Le début de sa nouvelle vie de routier profession­nel.

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Julien Trarieux s’est engagé pour deux saisons avec la formation Delko-Marseille Provence-KTM. (Photos Delko-Marseille)

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