Faudra-t-il payer pour entrer en voiture à Nice?
Alors que le gouvernement veut faciliter la mise en place de péages urbains, la mairie réfléchit à taxer les automobilistes extérieurs à la Métropole Nice-Côte d’Azur
Péages urbains, retour de la vignette, covoiturage, voitures autonomes, transports « alternatifs ». Pas encore bouclée, la future loi sur la mobilité fait déjà beaucoup parler. En attendant les débats devant le Parlement qui auront lieu au printemps, Nice réfléchit. Quelles options choisira la Ville ? Quelle circulation cela dessinerat-il ? Quelles conséquences pour les automobilistes ? Si rien n’est tranché, Gaël Nofri, le conseiller municipal en charge du dossier, dévoile les pistes de la municipalité.
Une taxe spéciale poids lourds ?
L’objectif de Nice, c’est « Zéro transit de poids lourds dans la ville ». «On réfléchit à la création d’une taxe pour les poids lourds qui roulent pour des entreprises qui n’ont pas leur siège domicilié dans la Métropole. C’est une idée de Christian Estrosi. Il y tient personnellement », révèle le Monsieur Circulation du maire.
Un péage urbain comme à Londres ?
Le gouvernement veut favoriser la mise en place de péages urbains, comme à Londres où les automobilistes paient pour entrer dans le centre de la ville (lire ci-dessous). Interrogé à ce sujet par les journalistes de France 3, Gaël Nofri réfute le terme. Pourtant l’hypothèse sur laquelle planche la Ville a tout d’un péage urbain : « Il n’est pas question de faire payer les métropolitains pour circuler dans la Métropole ou en sortir ! Ils sont déjà suffisamment pénalisés alors qu’Escota (augmentera comme tous les gestionnaires d’autoroutes) ses tarifs » le 1er février. L’idée de la Ville est de « faire payer un droit d’entrée pour les automobilistes ne résidant pas en Métropole. » Gaël Nofri insiste : «Ce n’est qu’une réflexion. On ne connaît pas encore les dispositions de la loi. On a demandé aux services d’y travailler. »
L’argument… économique
Là où les grandes villes européennes qui ont mis en place un tel dispositif avancent des arguments écologiques (lire ci-dessous), Nice fait valoir des arguments… économiques. «Les infrastructures routières et de stationnement sont payées par les gens qui résident dans la Métropole. Faire un parking de dissuasion, créer des transports en commun, moderniser le réseau routier, ça coûte des millions à long terme aux métropolitains ! Et si, demain, on devait doubler la pénétrante du Paillon? Tout cela pèse sur les impôts des ménages… », argue Gaël Nofri. Ce système serait « un péage qui rééquilibre une situation qui, à notre sens, mérite d’être rééquilibrée. Il n’est pas anormal de penser à une juste rétribution et de faire en sorte que les habitants de Nice et de la Métropole ne soient pas les seuls à payer des infrastructures dont profitent d’autres. »
Pour entrer où ?
Si ce droit d’entrée était mis en place, qu’est-ce qui serait payant ? L’entrée dans la Métropole ? Dans Nice? Ou juste le centre-ville? Là encore, « tout est ouvert », répond le conseiller municipal.
Combien ça coûterait?
« Nous n’avons aucune idée des tarifs que cela pourrait représenter. On n’en est pas là. Mais il ne s’agit pas de matraquer les gens», jure l’élu divers-droite.
Et les touristes ?
Le dispositif ne risque-t-il pas de faire fuir les touristes, première ressource économique locale ? «La plupart ne viennent pas en voiture. L’aéroport Nice-Côte d’Azur, c’est plus de 13 millions de passagers en 2017 », fait observer Gaël Nofri.