L’union de l’art et de l’utile
Maureen Stengel, jeune céramiste tout juste installée dans la commune, a su marier les savoir-faire des deux capitales de la céramique : Limoges et Vallauris
Réfléchir. Penser à la fonctionnalité, à la catégorie sociale de l’utilisateur, à la manière dont il va se servir de l’objet. Telles sont les nombreuses réflexions d’un designer avant de jeter sur le papier une esquisse qui façonnera son produit. C’est ce qui caractérise Maureen Stenger, céramiste, lorsqu’elle nous dévoile ses oeuvres qu’elle désigne comme une céramique utile. « Quand j’étais étudiante, je me suis aperçu que la céramique d’art était trop chère pour des jeunes actifs qui souhaitent autre chose que des produits de la grande distribution. Il y a une réelle demande chez les clients pour avoir un service de table où toutes les assiettes, les verres ou bols soient relativement identiques mais aussi résistants au quotidien, au lave-vaisselle par exemple », explique-t-elle. Et pour cela, Maureen Stenger use d’une technique utilisant des moules pour pouvoir produire en petite série des pièces de céramique abordables.
Un savoir-faire issu de l’école limougeaude
Après avoir obtenu un DMA(1) céramique au lycée Léonard-deVinci d’Antibes, Maureen Stenger est allé chercher le savoir-faire de la porcelaine, à Limoges, en obtenant avec succès un DNAP(2) design céramique à l’École nationale supérieure d’art. « Une fois revenue, je me suis orientée vers Vallauris où j’avais effectué des stages auparavant. C’est une ville propice à la création. Il y a une bonne ambiance et je m’y sens bien. J’ai intégré le collectif 573 qui m’a permis d’avoir du matériel à disposition et de l’entraide. » La céramiste sourit : « Non parce que vous savez, ça coûte un bras le four et le matériel… Alors j’ai dû attendre un peu ! » C’est sans compter sur une aide de la mairie que la jeune « padawan » de la céramique a pu se loger dans la cité des Potiers. « Je crée mes moules en plâtre qui me serviront à confectionner des contenants en porcelaine réguliers. J’émaille l’intérieur et décore l’extérieur à la main. Puis tout ça par au four ensuite », explique Maureen Stenger en désignant son tout nouveau four qui vient juste d’arriver, trônant devant un superbe four à pain en briques. « Non, je ne cuis pas mes céramiques à l’intérieur ! Je travaille dans une ancienne boulangerie. Plutôt sympa, non ? » Une façon de redonner un nouveau souffle à la céramique utilitaire dans la cité des Potiers. (1) Diplôme des Métiers d’Art (2) Diplôme National d’Art Plastique