Déjà plusieurs espèces de coléoptères débusquées
Jean-Michel Lemaire n’en est pas à sa première découverte. Loin de là. Davantage spécialisé dans les coléoptères, c’est naturellement des bestioles affiliées à cette famille qu’il a précédemment sorties de l’ombre. Notamment dans le cadre de l’inventaire biologique généralisé lancé par le Parc du Mercantour. « Il y en a au moins quarante formes différentes dans les AlpesMaritimes. N’ayant plus de communication les unes avec les autres, elles se développent à leur manière. À échelle mondiale, les coléoptères représentent 350 000 espèces. » L’entomologiste reconnaît ainsi avoir trouvé des choses « intéressantes » au fil des années, tel qu’un nouveau Duvalius, du côté de Valdeblore. Mais de son point de vue, sa plus belle découverte n’est autre que le charançon du Rocher de Monaco. Permise par le lancement d’un autre inventaire des coléoptères et punaises sur le territoire de la Principauté. Galeries du Palais princier comprises.
Une espèce de charançon extrêmement rare découverte à Monaco « Ce charançon est aveugle, voire anophtalme – il n’a pas d’yeux et n’en a pas besoin dans la mesure où il vit dans le sol. Mais c’est une histoire étrange : je n’ai trouvé que des cadavres. Je suis allé sur site tous les deux ou trois mois, j’ai tout essayé pour en capturer, mais je n’ai jamais pu tomber sur un spécimen vivant… », développe Jean-Michel Lemaire. Ajoutant que la découverte était telle que la Poste monégasque a édité un timbre à son effigie. « Nous avons aussi trouvé un charançon japonais au Jardin japonais, reprend-il. Il est connu aux États-Unis mais aucune des plantes achetées n’était originaire de là-bas. L’une des hypothèses plausibles serait qu’il soit arrivé avec un cerisier du Japon offert par le consul à Grace de Monaco… » Quoi qu’il en soit, c’était la première fois qu’une telle bête était trouvée sur le continent européen.