Nice-Matin (Cannes)

Résurgence­s Spectacle à Mimont : Quat’ Divas divaguent

- Retrouvez chaque samedi notre nouvelle rubrique « Résurgence­s ». Histoire de faire la part belle à notre patrimoine local, dans les terres comme sur la frange littorale. Patrimoine historique si riche et souvent trop bien caché. L’occasion aussi de faire

Le boulevard de la Croisette est à la cité des Festivals, ce que la Promenade des Anglais est à Nice. La toponymie fait référence au calvaire érigé à la pointe du Cap qui sépare la rade de Cannes de celle du Golfe-Juan. L’endroit resta longtemps un lieu de pèlerinage, très fréquenté par les citadins d’alors. Un sentier bordé de dunes longeait le littoral jusqu’au Suquet.

Tour de guet, fortificat­ions et poste de douanes

Au Moyen-Âge, existait une tour défensive destinée à prévenir tout risque d’invasion. A la fin du XVIe siècle, par sécurité, la ville décida de le reconstrui­re le monument tombé en ruines. Lors de la guerre d’Espagne et l’annexion des îles de Lérins par les troupes ibères, on éleva des fortificat­ions, accolées à la tourelle, pour contrer toute menace adverse. Au XIXe siècle, l’ensemble fortifié céda la place à un poste de douane, en partie installé sur les ruines. Le site était marécageux et insalubre, sans la moindre constructi­on alentour. Seules, se dressaient quelques demeures sur les flancs d’une colline toute proche, qui devint plus tard, le quartier de la Californie. Cette pointe de la Croisette, très proche Après avoir chanté l’éternel féminin et l’évolution de la femme, la Compagnie des Four Women récidive sur le thème Quat’ divas divaguent , dont la mise en scène est signée par Hélène Niek, la présidente. Quatre anciennes chanteuses s’ennuient à mourir dans leur résidence seniors. Elles décident de réagir et d’appeler leurs amis pour préparer un spectacle qui leur permettrai­t d’aller voir leurs enfants éparpillés autour du monde. Ce faisant, elles revisitent les chansons célèbres de films ou de comédies musicales. Pour le bonheur des spectateur­s qui en reprennent les refrains…

Samedi27 janvierà20­h30espaceM­imont, des deux îles, se transforma très vite en lieu d’embarqueme­nt idoine pour les soldats qui rejoignaie­nt le fort de SainteMarg­uerite et pour les pèlerins qui se rendaient au monastère de Saint-Honorat.

En hommage à Eugénie de Montijo

La sente sableuse qui rejoignait la ville, fut aménagée dans les années 1840. On entreprit alors d’en faire une piste carrossabl­e, qui dans un premier temps s’étendit sur une six cents mètres de longueur. En 1860, la nouvelle route prit le nom de Croisette. Les gravats du chantier de la ligne ferroviair­e du PLM acheminés sur place, permirent de niveler la voie et de protéger la chaussée des coups de mer. Après l’assèchemen­t des marais, des constructi­ons apparurent progressiv­ement le long du nouvel axe dont l’exposition s’avérait idéale. De somptueuse­s demeures, telle la villa des Dunes, s’élevèrent bientôt face à la mer. La résidence princière accueillit nombre de têtes couronnées 5, rue Mimont, Cannes. Entrée : 12 euros, parking Saint-Nicolas proche. Réservatio­ns : cie4women@outlook.fr - Tel : 06.51.21.50.39. de l’époque. L’impératric­e de Russie, Alexandrov­na, le duc de Wurtemberg et la duchesse d’Edimbourg y firent des séjours prolongés. Avec Le SecondEmpi­re, les autorités voulurent rendre hommage à l’impératric­e Eugénie de Montijo, en donnant son nom à la promenade qui devint le Boulevard de l’Impératric­e. En 1871, après un nouvel agrandisse­ment mené par l’entreprise Gache, la voie reprit son appellatio­n initiale.

Le mètre carré vendu soixante-quinze centimes !

A la fin du XIXe siècle, une quarantain­e de belles demeures s’élevaient sur le nouveau boulevard. Les hivernants de première heure avaient choisi les quartiers de la Croix des Gardes et de la Californie. Un changement se produisit sous la Troisième République où tout fut mis en oeuvre pour valoriser ce lieu idyllique. La plantation d’arbres, de palmiers et l’aménagemen­t d’une plage attirèrent de plus en plus d’étrangers et d’autochtone­s argentés. La Croisette devint alors une promenade mondaine, dont le nom était synonyme d’élégance, de faste et de luxe. La valeur des terrains, d’abord dérisoire, augmenta démesuréme­nt, en passant de soixante-quinze centimes le mètre carré, au coeur du XIXe siècle, à cent francs, une trentaine d’années plus tard ! En 1928, avec l’apparition de la saison d’été, un nouveau casino fut érigé sur la pointe de la Croisette. Un an plus tard, le Palm Beach ouvrait ses portes. De grands hôtels s’élevèrent alors pour accueillir le gotha de l’époque qui venait passer l’hiver sur la Riviera. Un guide de la journée mondaine fut même édité par le syndicat d’initiative de la ville. Aujourd’hui, la Croisette demeure un endroit incontourn­able de Cannes. Comment imaginer qu’à l’aube du siècle dernier, des vestiges de fortificat­ions se dressaient encore sur l’emplacemen­t du Palm Beach ?

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P. L.) A g., les vestiges des fortificat­ions, futur emplacemen­t du Palm Beach. A droite, le Palm Beach aujourd’hui.(Photo
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(Photo Gilles Massé) (Photo D. R) La présidente Hélène Niek.

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