« Il faut atteindre % de couverture vaccinale » Prévention
La modification du calendrier vaccinal, qui a fait couler beaucoup d’encre, n’a finalement pas changé grand-chose en pratique. Elle semble désormais bien admise
Les uns ne la remarquent pas, les autres se mettent à hurler dès qu’ils aperçoivent le bout d’une aiguille. Les bébés ne réagissent pas tous de la même manière lorsqu’il s’agit de recevoir une dose de vaccin. Qu’ils fassent preuve d’indifférence ou qu’ils pleurent à chaudes larmes, les enfants nés après le 1er janvier 2018 devront tous affronter l’épreuve de la vaccination (à moins que les parents ne la refusent, se privant du même coup de la possibilité d’inscrire leurs têtes blondes à la crèche puis à l’école). La modification du calendrier vaccinal a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. Le Dr Philippe Babe, chef du service adjoint des urgences des hôpitaux pédiatriques de Nice CHU-Lenval, fait le point.
Pourquoi le calendrier vaccinal a-t-il été modifié ?
Avant de répondre à cette question, il faut expliquer le fonctionnement. Un comité scientifique de vaccinologie composé de médecins suit de très près les signalements de pathologies dans une optique de prévention. Un système de vigilance au niveau national permet de voir exactement quelle est la réalité du terrain au niveau infectieux. Par exemple, le pneumocoque est un germe qui provoque des méningites ou des infections sévères. Dès qu’a été mise en place la vaccination, recommandée, on a assisté à une diminution significative des infections à pneumocoque.
Pas de pub pour les médocs !
c’est l’association de consommateurs UFC-Que choisir qui l’a remarqué : cet hiver, on a vu peu de publicités pour les médicaments contre le rhume. Effectivement, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a interdit le décembre la publicité grand public (c’est-à-dire dans les médias et les pharmacies) une dizaine de ces remèdes. Cette mesure concerne les décongestionnants de la sphère ORL par voie orale qui contiennent un vasoconstricteur, la pseudoéphédrine. Or, elle peut être à l’origine d’effets indésirables. L’ANSM précise dans un communiqué que « des cas rares mais graves d’effets indésirables cardiovasculaires (hypertension artérielle, angine de poitrine) ou neurologiques (convulsions, troubles du comportement et accident vasculaire cérébral) continuent à être rapportés à l’ANSM via des déclarations de pharmacovigilance. Ils sont très souvent liés à un mésusage du médicament (non-respect de contreindications, durée de traitement supérieure à cinq jours, etc.).»
Covoiturer pour aller se faire soigner à Marseille
Rose-Association est, comme son nom l’indique, une association fondée par des malades et des proches de malades qui a pour objet d’informer (par le biais de magazines), d’accueillir et défendre les droits des personnes touchées par le cancer. Elle a lancé RoseCar, une plateforme de covoiturage pour les patients qui ont besoin de se rendre à l’hôpital. Elle a ouvert récemment une nouvelle « destination » : l’institut Paoli-Calmettes de Marseille. Pour bénéficier de ce service, il faut se connecter sur le site internet www.covoiturage-rosecar.fr en évitant les contaminations. Certains enfants qui ne peuvent être vaccinés sont ainsi protégés du fait que les autres le soient.
Les « anti-vaccins » dénoncent un lobby des labos pharmaceutiques...
Franchement, cela relève davantage de la théorie du complot. Les groupes pharmaceutiques fonctionnent souvent au niveau international. Le nombre de vaccins correspondant aux besoins en France est très faible par rapport à d’autres pays. En plus, le tarif leur est ici opposable.
Certains mettent en cause les adjuvants présents dans les vaccins. Sont-ils dangereux ?
Non. De nombreuses études scientifiques l’ont prouvé. Dans certains vaccins, on utilise l’aluminium comme adjuvant. Il a pour propriété de stimuler la réaction immunitaire au niveau local, donc d’injecter moins de particules infectieuses. Ces adjuvants permettent donc d’obtenir des vaccins atténués.
D’aucuns enfin ont accusé les vaccins de provoquer la sclérose en plaques...
C’est faux. Toutes les études ont démontré qu’il n’y a pas plus de cas de sclérose en plaques dans les populations vaccinées que non vaccinées. On recense à diagnostics de sclérose en plaques par an en France, alors forcément parmi eux, il y a des personnes vaccinées.