Vallées : « Comme
Cinq minutes plus tôt, je m’étais garé à l’endroit où s’est abattue une poutre longue de six mètres... Des amis venaient de passer là, eux aussi. On a eu de la chance ! » Assis devant sa maison en pierre à Valdeblore, savourant le soleil hivernal, Philippe Richier, 45 ans, contemple son hameau de Saint-Dalmas, à la quiétude retrouvée. Le calme après la tempête. Ou plutôt la « mini-tornade », dixit les témoins de cet intrigant phénomène. Pour les météorologues, le terme est inadapté : une tornade ne peut survenir qu’en cas d’orage. Or le ciel était dégagé, à Valdeblore, ce 17 janvier. Reste que Philippe Richier, comme d’autres villageois, assure avoir vu « un tourbillon » traverser le hameau perché à 1 300 m d’altitude. L’impact du vent a été sidérant. « On avait l’impression qu’une bombe était tombée sur Valdeblore !, s’exclame ce natif du village, où il assure entretien et mise en sécurité des bâtiments. C’était impressionnant. Apocalyptique. Là, on se dit qu’on n’est pas grand-chose... » Une semaine après, le rythme des coups de marteaux, le chant des scies électriques font écho au sinistre. Aucun blessé à déplorer. « On a fait en sorte d’éviter le suraccident, explique Philippe Richier. Mairie, métropole, pompiers, gendarmes, Enedis... Tous ont réagi de manière quasi immédiate. » Les dégâts, eux, restent impressionnants. Trois toitures soufflées, charpente comprise. « Toutes trois alignées sur le même axe », observe Philippe Richier, photo aérienne à l’appui. Et une quinzaine d’habitations touchées. « Voyez, là : le toit s’est envolé. Il est allé dans les prés ! Et ces poutres qui sont tombées... Vous imaginez la puissance ?! », s’exclame Jean-Louis Raybaut, 73 ans.
Villageois encore marqués
Le retraité, encore stupéfait, désigne les amas de tôle et de pierre qui jonchent encore la rue des Emines. « Heureusement, le phénomène est survenu un mercredi... » L’école est à deux pas. La maison de Jean-Louis Ciais aussi. A 72 ans, cet enfant du village n’oubliera pas cette matinée épique... où il a attaché son toit pour l’empêcher de s’envoler. « J’ai entendu un gros bruit dans la soupente. Le toit se soulevait à chaque rafale de vent, juste au-dessus des chambres !» Une élingue a retenu l’imposante toiture en bac acier, et ses panneaux solaires avec. Idem pour son balcon. Clairement, Jean-Louis Ciais n’avait « jamais vu ça. Des rafales, du vent, oui. Mais pas comme ça. Si ce n’était pas une tornade, ça y ressemblait... » Depuis le 17 janvier, Jean-Louis Ciais ne dort plus dans sa chambre. Dans une bâtisse voisine, Sonia, Jérôme et leur jeune Valentin ne dorment plus que d’un oeil lorsque le vent se lève. Il y a trois ans, ce couple de citadins est venu ouvrir une chambre d’hôte, Le presbytère du val. Ce 17 janvier au matin, grosse frayeur. Sonia a perçu « comme une détonation ». Des débris ont brisé la fenêtre de leur chambre. « Jérôme a vu le toit du voisin vaciller une fois, deux fois... A la troisième, il a écarté le petit et l’a jeté dans le couloir. On s’est précipités à l’étage du bas pour s’y réfugier. » Toiture touchée, panne temporaire d’électricité, quelques réservations annulées... Pas de quoi ôter à Sonia et Jérôme le sourire, ni leur amour de ce « joli village, où il y a plein de choses à faire ». Forcément, ces dernières semaines, le vent a été au