FOOTBALL ‘‘Fabi’’, milieu clairvoyant
Son été délicat digéré, Fabinho a « tourné la page » en regarde devant lui, la Coupe du monde dans un coin de sa tête mais surtout avec l’envie de continuer à briller sur le Rocher
Pendant deux mois, Fabinho est resté muré dans son silence. Fin d’année 2017, le Brésilien ne s’arrêtait même plus en zone mixte après les matches. Le contrecoup de son été compliqué où, proche du PSG, il n’avait pas été autorisé par l’AS Monaco à rejoindre la capitale malgré la promesse verbale d’un bon de sortie. Récemment, il a encore exorcisé son été dans les colonnes de Globoesporte : « J’ai été très proche d’une équipe, mais Monaco m’a bloqué et n’a pas voulu me laisser quitter le club, arguant que j’étais un joueur trop important pour l’équipe. J’ai tout fait pour partir, mais cela ne s’est pas fait. L’idée était de continuer dans le football français. Je n’ai pas l’intention de partir cet hiver. De toute façon Monaco ne me libérerait que contre une somme très inhabituelle. Il y aura probablement plus de possibilités cet été. S’il y a des offres intéressantes comme l’été passé, nous parlerons avec le club et chercherons une solution qui conviendra à toutes les parties. »
« Je ne suis pas au même niveau que l’an dernier » Jusqu’à juin prochain, le numéro 2 du Rocher est bel et bien là. Évidemment, il a conscience de ne plus voler comme l’an dernier, c’est un peu le cas de toute l’équipe princière en même temps. « Je ne suis pas au même niveau (e que l’an dernier mais j’arrive encore à être important pour l’équipe » avoue-t-il sans se cacher. A sa décharge, il a changé de partenaire au milieu avec le départ de Tiémoué Bakayoko pour Chelsea et, du coup, se retrouve milieu gauche dans l’entrejeu. Son rôle, aussi, a changé, Fabinho est devenu plus défensif, en somme. Cela étant dit, le garçon reste une valeur sûre. Un joueur qui se blesse rarement et qui enchaîne les matches (30 matches cette saison toutes compétitions confondues). Surtout, «Fabi» n’est pas du genre à pratiquer la langue de bois. Quand on lui dit que l’ASM joue moins bien en ce moment, il ne se braque pas. « Oui, depuis janvier on n’est pas encore très constant ». Pareil quand on évoque l’isolement offensif de Radamel Falcao depuis plusieurs matches : « Il a marqué contre Nice, c’est un attaquant et oui, quand un avant-centre ne marque pas, on parle beaucoup. L’important c’est qu’il marque vite. Mal entouré ? C’est vrai que l’on a changé de tactique par rapport à l’an dernier, il a perdu Germain et Mbappé mais il faut retrouver des automatismes. Falcao a besoin de centres, de ballons dans la surface, on doit l’aider en ce sens. » Après la déception de Lyon, mercredi, le Brésilien estime que c’est un avantage de rejouer si rapidement. « Jouer tous les trois jours permet d’oublier les mauvais résultats et de se concentrer très vite sur la suite. Là, On sait que ça va être difficile. »
Il croit encore au Mondial
Ce qui sera plus difficile, surtout, c’est de se faire une place dans les 23 Brésiliens pour le Mondial en Russie. «Mêmes’ilyapeude chances, il y a toujours une raison d’espérer. Mais je sais qu’il reste peu de temps à Tite pour essayer des choses », dit-il dans Globoesporte. Au point de regretter l’aventure des JO de Rio, là encore bloqué par l’ASM qui souhaitait franchir les barrages de la Ligue des champions ? Pas du tout. Il a pris de la hauteur. « Si j’avais été aux Jeux Olympiques, si j’étais encore latéral... Avec des si, on fait beaucoup de choses. J’ai été ravi de voir la sélection l’emporter, avec certains de mes amis. J’ai bien sûr pensé que j’aurais pu être là, écrire l’histoire avec eux, mais aujourd’hui je n’y pense plus, j’ai tourné la page. » Sur le Rocher depuis 2013, Fabinho a grandi. Du haut de ses 24 ans, plus rien ne semble le surprendre. Et il faudra une certaine hauteur, ce soir à Marseille, pour garder son calme et ramener un bon résultat de ce court déplacement.