Nice-Matin (Cannes)

« Participer à cet Euro , c’est déjà historique » G. Restifo

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Joueur jusqu’en 2ème division avec le Paris Métropole, Steeven Devos est désormais journalist­e dans la capitale. Il suit de près l’évolution du futsal français depuis plusieurs années. Pour lui, « participer à cette compétitio­n est déjà historique ».

Steeven, quelle place la France tient-elle au niveau internatio­nal ?

Avec cette qualificat­ion, l’équipe nationale est bien plus respectée d’un point de vue européen. Battre la Croatie en barrage, c’était une véritable performanc­e. L’image a changé.

Pourquoi existe-t-il un tel retard avec d’autres nations ?

En France, le naturel veut que les jeunes fassent du football alors qu’au Brésil ou en Espagne, entre autres, tous les enfants passent par le futsal. C’est une question de culture mais la discipline est arrivée en France assez tard et désormais, il faut le temps de la développer.

Justement, quelles sont les pistes pour qu’elle continue de grandir ?

Depuis plusieurs années, il y a une continuité à la tête de la sélection avec Pierre Jacky qui est en place depuis  ans. La France a pris le temps et les clubs doivent maintenant se profession­naliser. Je pense que pour les joueurs, même ceux qui évoluent à , le futsal est une arme incontourn­able. 1987, Gaëtan Restifo crée le Futsal Club Fellow Nice. Quelques années plus tard (en 2008) le Président le monte au plus haut niveau pendant trois ans. Toujours attaché au club qu’il a créé, il demeure bien plus amer qu’à l’accoutumée. En effet, alors que Gaëtan s’attachait à faire jouer de jeunes français dans son équipe, les autres formations alignaient des étrangers, déjà formés. C’est, selon lui, ce qui est à l’origine du retard conséquent du futsal français. Il développe : « Les jeunes n’avaient pas l’occasion de jouer au meilleur niveau national puisque leurs places étaient prises par des joueurs d’autres pays. Forcément, ces choix avaient un impact négatif sur le niveau de la sélection. » Un impact à échelle nationale mais qui s’est diffusé dans le départemen­t puisque depuis, la Côte d’Azur a perdu de sa superbe. « Notre ligue avait décidé que, si un joueur évoluait à 11, il n’aurait pas le droit de faire de futsal alors que dans les équipes que nous affrontion­s en 1ère division, ce n’était pas le cas. » Résultat, le club est descendu et pour Gaétan Restifo, les espoirs de continuer à briller sont déchus. Désormais, Fellow est redescendu au niveau district mais le responsabl­e, lui, est encore présent pour encourager ses protégés sur le bord des parquets. « Aujourd’hui, je suis là pour mes jeunes mais je suis dégoûté que rien n’ait été fait pour aider les clubs. Ils m’ont enlevé la passion. »

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