« L’électrosensibilité n’est pas une maladie psychiatrique »
Il est l’un des rares en France à s’être penché en profondeur sur le cas de ces personnes qui se disent intolérantes aux champs électromagnétiques et qu’on surnomme « électrosensibles ». À Paris, au coeur de la clinique Alleray-Labrouste, le Professeur Dominique Belpomme et son équipe ont mis en place des consultations de médecine environnementale. Fin 2015, les résultats d’une étude ont été publiés dans la revue Reviews on environnemental Healt (1), laquelle met en évidence des anomalies au niveau sanguin et urinaire. Le diagnostic est basé sur une batterie de tests. Dans la foulée de cette publication, en janvier 2016, il accordait une interview à Santé Magazine à ce sujet.
(2) Voici ce qu’il faut en retenir.
■ Le diagnostic « Je ne signe aucun certificat médical sans avoir connaissance des résultats de la batterie de tests que nous avons mis en place. L’examen clinique ne suffit pas. Nous faisons appel à des tests sanguins et urinaires et à l’échodoppler cérébral pulsé qui montrent des anomalies du flux sanguin au niveau du cerveau. »
■ Le mécanisme de cette maladie « Il s’agit d’un phénomène inflammatoire qui siège dans le cerveau, une neuro-inflammation induite par les champs électromagnétiques. Ce n’est pas une maladie psychiatrique ou psychosomatique. »
■ Les espoirs de traitement «On ne peut pas parler de guérison, mais nous avons mis en place des traitements qui permettent de diminuer l’intensité des symptômes. Six à sept fois sur dix, il y a une nette amélioration avec une reprise du travail possible. Les personnes électrosensibles restent néanmoins très vulnérables aux champs électromagnétiques et doivent les éviter le plus possible. »
■ Prise au sérieux des malades par le corps médical « Aujourd’hui, 30 % des malades nous sont adressés par des médecins, y compris des psychiatres. Le corps médical commence à bouger. Nous avons une liste d’environ mille médecins qui nous ont adressés ou ont pris en charge des patients et ils remplissent eux-mêmes les demandes de reconnaissance du handicap. »