L’enquête pour viol visant Gérald Darmanin relancée
La justice a récemment rouvert à Paris cette affaire concernant le ministre des Comptes publics pour des faits qui remontent à 2009 mais contestés par l’intéressé
Courant janvier, le courrier d’une femme, destiné au parquet de Paris, accusant ce poids lourd du gouvernement d’avoir abusé d’elle et de sa confiance alors qu’elle sollicitait son aide il y a près de dix ans, a relancé les investigations. Une source judiciaire a confirmé, hier, cette information qui avait été dévoilée par Le Monde. La justice a ainsi récemment rouvert à Paris une enquête sur une accusation de viol visant le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin pour des faits de 2009 contestés catégoriquement par l’intéressé, qui a aussitôt reçu le soutien de Matignon. L’enquête, confiée à la police judiciaire, « a été rouverte le 22 janvier pour qu’elle puisse être auditionnée », a indiqué cette source judiciaire, ajoutant que la plaignante avait effectivement été entendue par les enquêteurs jeudi.
« Une intention de nuire »
Cette même femme avait déjà été l’origine de l’ouverture d’une enquête préliminaire lorsqu’elle avait formellement déposé plainte contre Gérald Darmanin en juin 2017. Mais elle avait alors refusé de répondre aux convocations des enquêteurs, contraignant le parquet à ordonner un classement sans suite. Selon le journal Le Monde, cette femme âgée de 46 ans, ancienne callgirl, s’était adressée en 2009 à l’actuel ministre, alors jeune chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP, pour tenter de faire annuler une condamnation prononcée à son encontre en 2004 pour des faits de chantage et d’appels malveillants contre un de ses anciens compagnons. D’après le quotidien, Gérald Darmanin lui aurait fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie en échange de faveurs sexuelles. Dans le sillage de l’affaire Weinstein, c’est le ministre lui-même qui avait révélé à la mi-janvier avoir été visé par une enquête au printemps 2017, affirmant sur franceinfo avoir été l’objet d’accusations « d’abus de faiblesse, d’abus de pouvoir, voire de viol ». Il avait alors affirmé avoir déposé une plainte en dénonciation calomnieuse pour répondre à des allégations «infâmes ». Hier, son avocat a de nouveau rejeté en bloc ces accusations, affirmant qu’elles ne « traduisent qu’une seule intention de nuire » et qu’elles proviennent d’une personne qui a été « déjà condamnée » .Ces « accusations [...] ne résistent ni à l’analyse des faits, ni à l’application du droit », a encore souligné Me Mathias Chichportich.