Nice-Matin (Cannes)

Une défaite sur le gong pour les Bleus

Pour les débuts du nouveau sélectionn­eur Jacques Brunel, le XV de France, dans son antre, a été battu à la dernière seconde par l’Irlande (13-15) sur un drop de Jonathan Sexton. Cruel

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L’enceinte de SaintDenis a bien cru voir les Bleus remporter une victoire qui les fuyait depuis 322 jours, et un succès arraché face au pays de Galles le 18 mars 2017 (2018) en clôture du Tournoi201­7. D’abord quand Teddy Thomas, d’un exploit personnel rappelant ces débuts tonitruant­s sous le maillot tricolore, à l’automne 2014, a permis au XV de France, à la 72e minute, de passer devant l’Irlande 13 à 12. L’ailier du Racing 92, servi par Antoine Dupont petit côté à près de quarante mètres de l’en-but vert, a ainsi slalomé entre plusieurs défenseurs pour aller aplatir sous les vivas d’un public en folie. Puis quand la mêlée bleue a obtenu une pénalité dans les 22 mètres irlandais qui aurait mis les Bleus à l’abri d’un coup de pied (77).

Indiscipli­ne

Las ! Anthony Belleau, entré à l’ouverture à la 30e minute à la place de Matthieu Jalibert, blessé au genou gauche pour sa première sélection, a manqué la mire. Résultat au bout : 41 temps de jeu imposés par le XV du Trèfle pour mettre Sexton dans un fauteuil et lui permettre d’inscrire le drop de la gagne, dans l’axe à trente mètres des perches françaises. Le symbole de la maîtrise collective irlandaise face à un XV de France plus inexpérime­nté et au vécu moindre, avec seulement quinze jours de préparatio­n et un encadremen­t constitué à la va-vite autour de Brunel après l’éviction de Guy Novès le 27 décembre. La série d’insuccès entamée sous Novès s’est donc poursuivie avec Brunel : sixième défaite et un nul sur les sept dernières rencontres, qui place les Bleus d’emblée en difficulté pour la suite du Tournoi et le déplacemen­t en Écosse dimanche prochain. Suivront la réception de l’Italie (23 février), de l’Angleterre (10 mars), avant un dernier rendezvous au pays de Galles (17 mars). La faute, outre ce drop de Sexton, à une trop grande indiscipli­ne : 10 pénalités concédées, dont certaines évitables, qui ont permis à Sexton de creuser l’écart, avant l’essai de Thomas. Celle de Sébastien Vahaamahin­a (39) a ainsi permis aux Irlandais de mener 9 à 3 à la mi-temps, et celle de Henry Chavancy de porter la marque à 12 à 3 en début de seconde période (47). À force de défendre, les Bleus se sont inévitable­ment exposés aux fautes. Car ils ont mis du coeur à l’ouvrage, beaucoup même, comme promis, pour pallier leur temps de préparatio­n réduit.

Défense héroïque attaque stérile

Ils ont ainsi bataillé avec férocité dans les regroupeme­nts et en montant de façon agressive en défense pour empêcher le XV du Trèfle de gagner la ligne d’avantage, dans le sillage de leur capitaine Guilhem Guirado, leader de combat. Mais malheureus­ement, ils n’ont fait quasiment que ça : 224 plaquages réalisés, le triple du XV de Trèfle, pour un taux de possession et d’occupation dépassant à peine les 30 %. Et en attaque, hormis sur l’exploit personnel de Thomas, ils ne sont jamais parvenus à déstabilis­er le rideau défensif adverse. Leurs trois premières possession­s ont symbolisé leur stérilité offensive : Yacouba Camara a été poussé en touche sur la première, ils ont reculé d’une trentaine de mètres sur la deuxième, puis d’à peine moins sur la suivante. Reste comme motif d’espoir cette débauche d’énergie déployée en défense, cette solidarité affichée, cette volonté de ne jamais renoncer. Des qualités insuffisan­tes pour l’emporter déjà affichées sous le mandat du prédécesse­ur de Brunel.

 ?? (Photo AFP) ?? Vakatawa et les Bleus ont failli stopper l’hémorragie, mais Sexton est passé par là. Partie remise !
(Photo AFP) Vakatawa et les Bleus ont failli stopper l’hémorragie, mais Sexton est passé par là. Partie remise !

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